XVIII Arrondissement - Parigi Controcorrente 2020

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L'arrondissement comprend des quartiers très différents. Ils vont de Montmartre, très touristique mais fabuleux à explorer hors des sentiers battus, à Château-Rouge, un coin d'Afrique à Paris, comme en témoigne le marché sur la place du métro qui propose des produits de pays lointains. C'est un quartier chargé d'histoire, à commencer par la rue Lepic. Elle fut construite par Napoléon en 1809 après qu'il eut été contraint de descendre de cheval alors qu'il montait la colline pour voir le télégraphe de Chappe parce que l'ancienne route était trop raide pour être empruntée. La rue du Mont-Cenis, appelée jusqu'en 1784 Chemin de la Procession, reliait l'abbaye de Montmartre à celle de Saint-Denis et était la seule voie d’accès à la Butte au nord. Elle était appelée ainsi parce qu'une procession y passait, en tête de laquelle se trouvaient quatre moines vêtus de rouge, tenant la tête de saint Denis. Les moniales venaient l'embrasser pieusement au chant du Te Deum.                
 
Marché de Saint-Ouen – Du sacré au profane, le long de l'avenue de la Porte-de-Clignancourt, près du métro du même nom, se tient un marché avec des milliers de commerçants et d'exposants répartis sur treize hectares. Il est divisé en plusieurs stands aux noms différents. Au marché Biron et au marché Dauphine, par exemple, on trouve des meubles et d’anciens objets rares. Au marché hétéroclite Paul-Bert Serpette, on trouve un mélange d'objets de design, d'art ethnique, de bijoux fantaisie et de vêtements vintage, dans un vaste assortiment qui change constamment. Sur l'intéressant marché des Rues, on trouve des meubles industriels originaux, des reproductions de tableaux et des livres anciens. Le quartier compte plusieurs petits restaurants où l'on peut s'asseoir pour manger un morceau et boire un verre. Tout près, au numéro 74 de la rue de Clignancourt, se trouvait en 1856 les Grands Magasins Dufayel, dont le propriétaire était en avance sur son temps. Il affichait le prix des marchandises et permettait aux clients de prendre les mesures des vêtements et même de les acheter à crédit. Aujourd'hui, il ne reste de ce magasin que le grand fronton, illustrant les progrès du commerce et de l'industrie.

La mire du nord
1, avenue Junot
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
Dans la cour verdoyante de la maison située au début de l'avenue se trouve une stèle en pierre classée monument historique. Il s'agit de la mire nord, qui était à l'origine un simple poteau de bois, planté en 1675 par l'abbé Picard, chargé de mesurer la longueur du méridien Paris-Amiens. La mire mesure trois mètres de haut et on peut lire sur la face sud : « L'an MDCCXXXVI cet obélisque a été élevé par ordre du Roy pour servir d'alignement à la Méridienne de Paris du côté du nord. Son axe est à 2.931 toises 2 pieds de la face méridionale de l'Observatoire ».
 
À côté de cette maison se trouve le seul moulin d'origine qui subsiste, le Moulin de la Galette, datant du XVIIe siècle, qui abrite aujourd'hui un restaurant. Son mécanisme est encore en état de marche ; à l'intérieur se trouvent l'escalier et la meule. Au dernier étage du numéro 13 de l'avenue Junot, en revanche, se trouve une reproduction de la bouille du dessinateur humoristique Francisque Poulbot, qui vécut à cet endroit. L'immeuble du numéro 15, construit par Adolf Loos en 1926 pour le poète dadaïste Tristan Tzara, présente une façade austère, car l'architecte, précurseur du modernisme et du rationalisme, rejetait les décorations.

Villa Léandre – Au numéro 23 bis de l'avenue Junot, une impasse pittoresque porte le nom de Villa Léandre. Les maisons basses en briques colorées et aux toits pointus rappellent celles de Londres. Les vieux lampadaires contribuent également à créer un coin de rue de style anglo-saxon.


Place Marcel-Aymé
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
La statue en bronze de l'homme sortant du mur de la place Marcel Aymé attire tous les regards, mais peu savent ce qu'elle représente. Cette statue appelée Passe-Muraille représente l'un des personnages créés par l'écrivain Marcel Aymé, qui habitait la maison d'en face. La nouvelle dans laquelle il parle de ce personnage s'appelle La jument verte et a été écrite en 1933. Dans cet ouvrage, il mêle réalité et fantaisie et décrit un environnement provincial de manière aussi amusante que grotesque.         

 
Château d’eau de Montmartre
Angle rue Lepic et rue Norvins
Métro : Lamarck-Caulaincourt, Abbesses

Cet élégant bâtiment, construit par Louis Philippe en 1835, alimentait autrefois Montmartre en eau. Les réservoirs ont été désaffectés à la fin du XXe siècle. Sur la façade principale se trouve une niche avec de part et d'autre deux colonnes de style Renaissance, surmontées de deux bas-reliefs représentant des dragons. À l'intérieur de la niche se trouve une urne en bronze ornée de naïades, de tritons, d'animaux marins et d'une tête de lion d'où s'écoule l'eau. Sur la table de marbre située sous le fronton triangulaire figurent des inscriptions aujourd'hui illisibles. Le bâtiment est souvent ouvert pour des expositions.    
À Montmartre, une autre citerne se trouve rue Mont-Cenis, derrière la basilique. Il s'agit d'une haute tour blanche qui contenait autrefois une citerne d'eau pour les habitants.

La Butte
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
À la fin du XIXe siècle, la Butte était couverte de moulins à vent, dont les meules moulaient non seulement le blé mais pressaient aussi le raisin. Cette réalité est rappelée par le nom de certaines rues comme la rue des Fontaines, la rue des Moulins ou la rue du Pressoir. Le développement de Montmartre s'est fait après la Révolution et après son annexion à Paris. En 1854, Gérard de Nerval en décrivait les moulins, les champs, les rues tranquilles bordées de granges et de jardins, les sources qui s'infiltraient dans l'argile des escarpements...
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, peintres, poètes et écrivains ont habité le village. C'était le Montmartre de la « bohème » qui côtoyait les communautés religieuses regroupées autour du Sacré-Cœur.
Le Montmartre d'aujourd'hui est très touristique, mais il suffit de sortir des sentiers battus pour redécouvrir son passé : les maisons de province, les ruelles pavées et tortueuses, les escaliers abruptes, les clôtures végétales, les vignes, les zones du maquis où pousse une végétation sauvage et spontanée...

À la Bonne Franquette - Au numéro 18 de la rue Saint-Rustique se trouve le charmant restaurant À la Bonne Franquette, où se réunissaient autrefois les joueurs de billard, puis les artistes tels que Cézanne, Renoir, van Gogh et Picasso. Aujourd'hui, il propose des plats français traditionnels ainsi que des plats végétariens.             
 
Rue de l’Abreuvoir
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
C'est ici que passaient autrefois les troupeaux de la Butte pour se rendre à l'abreuvoir, connu depuis 1672. Dans le parc jouxtant la rue se trouvait une maison de santé, la Folie-Sandrin, dirigée de 1820 à 1847 par le docteur Blanche. Parmi ses pensionnaires, Jacques Arago, qui y rédigea un livre de soixante pages sans aucun mot contenant la lettre A, et Gérard de Nerval, qui promenait un homard tenu en laisse dans les rues avoisinantes. Malheureusement, sa maladie s'est aggravée dans cette maison de repos, ne lui laissant que de brefs intervalles de lucidité.
Au numéro 4 de la rue se trouve un beau cadran solaire avec un coq. À côté de l'abreuvoir, dans le verdoyant square Suzanne-Buisson, une fontaine a également été créée en 1951. Elle est dédiée à cette héroïne et martyre de la Résistance qui habitait au numéro 7 de la rue Girardon, morte en déportation en Allemagne.
 
Basilique du Sacré-Cœur
35, rue du Chevalier de la Barre
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
C’est une destination hyper-touristique sur laquelle de tout a déjà été écrit. Contentons-nous d'évoquer son histoire, à la fois tragique et émouvante. L'immense église fut construite grâce à une souscription nationale « pour expier les crimes des communards » et rendre hommage aux citoyens morts pendant la guerre franco-prussienne. En réalité, c'est ici qu'avait éclaté la première insurrection qui déboucha ensuite sur les événements de la Commune. En effet, cent cinquante gardes nationaux avaient refusé de rendre les armes et les canons qu'ils avaient déposés à cet endroit. Le 24 juillet 1873, l'Assemblée nationale se prononça en faveur de l'expropriation. Le député Corbon dit vouloir ériger sur la Butte un symbole du triomphe de l'Église sur la Révolution. En 1930, les travaux furent achevés.
 
Le plafond de l'abside de la basilique est recouvert d'une immense mosaïque représentant le Sacré-Cœur de Jésus. Les architectes Alphand et Formigé ont non seulement consolidé le sol sous lequel se trouvaient autrefois des carrières de gypse, mais ils ont également modifié la pente située en face. Sur cette terrasse ainsi créée on trouve deux fontaines, l'une de style néoclassique avec des murs en pierres blanches et trois niches, et l'autre dite des Innocents, avec un bas-relief représentant un enfant nu dans les bras de sa mère.
 
Funiculaire – Le funiculaire qui relie le square Suzanne-Valadon au sommet de la colline dépasse un dénivelé de 36 mètres et offre une alternative aux 220 marches de la rue Foyatier. Entre touristes et pèlerins, ce sont environ six mille personnes qui l’utilisent tous les jours plutôt que d’emprunter l’escalier.
Il est en service depuis 1900, date à laquelle il fonctionnait avec des contrepoids. Aujourd'hui, il fonctionne comme un ascenseur, avec un toit transparent qui permet de voir la basilique d'en bas. Il a été représenté dans de nombreux films et séries policières.

Église de Saint-Pierre
2, rue du Mont-Cenis
Métro : Abbesses
 
C'est l'une des plus anciennes églises de Paris. En 1147, elle faisait partie d'un monastère bénédictin fondé par Adélaïde de Savoie. Elle présente un intérieur très sobre, de style roman, avec une voûte d’ogive. La façade, en revanche, date du XVIIe siècle et est de style classique. Les vitraux sont de 1952, œuvre d'Ingram. Les portes en bronze ont été réalisées par Tommaso Gismondi.      
 
Le petit cimetière situé à côté de l'église, appelé Calvaire, est le plus ancien de Paris. Il s’appelle ainsi parce qu'il y avait - et il y a encore en partie, au numéro 2 de la rue Mont-Cenis - un chemin de croix, qui a dû être partiellement supprimé lors de la construction de la basilique. C'est là que sont enterrés, sans distinction ni séparation, les plus humbles habitants du quartier aux côtés des Montesquiou, Fitz-James et autres aristocrates. Si vous êtes à Paris le jour de la Toussaint, profitez-en pour entrer dans ce petit cimetière qui n'est ouvert que ce jour-là. La tombe la plus curieuse est celle d'un meunier qui avait voulu qu'un moulin à vent soit sculpté sur sa pierre tombale. En revanche, sous la pierre tombale du grand navigateur Louis de Bougainville qui avait fait le tour du monde entre 1766 et 1769, il n'y a que son cœur.       
            
Musée de Montmartre  
12, rue Cortot
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
Le vieux manoir de style champêtre qui abrite le musée appartenait autrefois à Claude de la Rose, dit Rosimond, acteur dans les pièces de Molière. Bien d'autres artistes y ont séjourné comme Auguste Renoir, qui y a peint le Bal du moulin de la Galette et Suzanne Valadon, la mère d'Utrillo. Le musée abrite de nombreux témoignages du passé, du temps de l'abbaye, des cabarets, de la Commune, de la bohème... Il évoque également la mémoire et la vie du Montmartre d'antan à travers le comptoir d'un ancien bistrot du quartier, l'atelier reconstitué du compositeur Charpentier, des peintures de Willette et des affiches de Toulouse-Lautrec. La salle du Temps des Fêtes présente une maquette de Montmartre, avec la maison de Dalida, le Bateau-Lavoir, le Moulin-Rouge, le Chat Noir, le Lapin Agile... Les fenêtres offrent une vue sur la vigne et le jardin sauvage. Le musée accueille souvent des expositions temporaires qui évoquent le passé.

Jardin sauvage Saint-Vincent – Attenant au musée, dont l'entrée se situe au numéro 18 de la rue Saint-Vincent, se trouve un second jardin où la nature se déploie librement, point d'observation de la flore spontanée de la capitale. Les orties cohabitent dans le plus grand désordre avec l'armoise, la chélidoine, la digitale, la menthe et encore bien d’autres plantes. Aucun insecticide n'est utilisé dans le jardin ; on y trouve également un petit étang peuplé de crevettes d'eau douce.
 
La vigne de Montmartre
Angle de la rue des Saules et de la rue de Saint-Vincent
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
En 1133, les abbesses de l'abbaye de Montmartre produisaient déjà des vins de qualité, dont la Goutte d'Or. En 1930, l'administration parisienne décida de restaurer cette tradition et créa le Clos de Montmartre, sur cinq terrasses. Il s'agit de trois mille pieds de Pinot Noir et de Gamay sur cinq terrasses. Les vendanges ont lieu le premier samedi d'octobre. Après la récolte, la vinification a lieu dans les caves de la mairie. Environ deux mille bouteilles de vin sont produites et le produit de la vente est destiné à des œuvres sociales. Le dimanche qui suit les vendanges a lieu le défilé historique des confréries vinicoles, avec tambours, fanfares et chorales qui se dirigent vers le Sacré-Cœur. La soirée se termine par des feux d'artifice.
 
Au Lapin Agile
22, rue des Saules
Métro : Lamarck-Caulaincourt    
 
Le nom est dû à un caricaturiste de la fin du XIXe siècle qui avait peint sur l'enseigne un lapin en redingote verte et foulard rouge s'échappant de la casserole, évoquant son auteur, le peintre André Gill, un communard qui avait échappé à la répression. L'expression « lapin à Gill » est devenue Lapin Agile. Dans les années 1930, Toulouse-Lautrec, Max Jacob, Picasso et Charles Dullin y venaient... Le gérant était Frédéric Gérard.
Le restaurant a changé au fil du temps mais a conservé son caractère typiquement parisien. Aux heures où il y a peu de touristes, il est agréable de venir passer une bonne soirée autour d'un verre d'eau de vie avec une cerise, tout en écoutant les mélodies du vieux Paris.
 
 
Cimetière Saint-Vincent                    
6, rue Lucien-Gaulard
Métro : Lamarck-Caulaincourt
 
Ce petit cimetière, fermé en 1858, est situé sur le flan de la colline et les noms figurant sur les pierres tombales sont les mêmes que ceux des rues et des places environnantes. Les membres de l’importante famille Tourlaque y sont enterrés mais on y trouve aussi l’écrivain Marcel Aymé, le compositeur Arthur Honegger ainsi que les peintres Maurice Utrillo et Gen Paul. L’atelier de ce dernier, situé au bout de l’avenue Junot, est toujours ouvert et abrite des expositions temporaires.
Au centre de la place Joël Le Tac attenante se trouve le square verdoyant avec une fontaine monumentale dédiée au dessinateur Steilen qui vécut là et qui est connu pour avoir réalisé les affiches représentant Toulouse-Lautrec et Aristide Bruant. Il y a aussi sa statue sur un piédestal avec un mascaron d’où sort l’eau.
 
Bateau-Lavoir
13, place Émile-Goudeau
Métro : Abbesses
 
Le Bateau-Lavoir donne sur la place Émile-Goudeau, dédiée au poète fondateur du club des Hydropathes. La petite place est ombragée par des marronniers et possède une fontaine Wallace en son centre. Le Bateau-Lavoir abritait autrefois une usine de fourrure et un entrepôt. À partir de 1892, plusieurs artistes y installèrent leur atelier, à commencer par Picasso en 1904. Il y a peint le tableau Les Demoiselles d'Avignon, avec lequel il lança le mouvement cubiste et dont les adeptes voulaient donner une nouvelle géométrie aux formes. Plus tard, Apollinaire et Max Jacob vinrent aussi s’installer au Bateau-Lavoir. En 1908, une fête y fut organisée en l'honneur du douanier Rousseau, fête immortalisée par un tableau de Marie Laurencin.
 
Espace Dali Montmartre
11, rue Poulbot
Métro : Abbesses
 
Après avoir descendu l'escalier du musée, on se retrouve dans une salle aux murs noirs au milieu de laquelle se trouve une sculpture connue sous le nom de l’Éléphant spatial, aux jambes longilignes et avec un obélisque sur la croupe. Il y a aussi le non moins célèbre Piano surréaliste aux jambes féminines. Les autres salles abritent des œuvres très différentes. Il y a une esquisse de Jésus-Christ, avec son effigie en anamorphose, c'est-à-dire au centre d'un artifice pictural avec lequel l'artiste a inséré des scènes qui ne peuvent être perçues que lorsqu'on les observe d'un certain point de vue. Et comme Dali aimait transformer les fruits de son imagination en objets matériels et décoratifs, on trouve également plusieurs objets de design. On trouve partout des montres molles, inspirées d'un morceau de camembert oublié à la maison qu'il avait transformé en métaphore du temps qui change les choses. D'autres thèmes récurrents de l'œuvre de Dali sont également présents dans l'Espace, notamment les tiroirs, les œufs et des anges assis dans la pose du Penseur de Rodin.
 
Place des Abbesses
Métro. Abbesses
 
Le nom de cette jolie place de forme triangulaire et bordée d'arbres fait référence aux abbesses de Montmartre. Elle abrite une fontaine Wallace et une colonne Morris ainsi qu'une bouche de métro ornée d’une marquise Art nouveau d'Hector Guimard. C'est une place très animée, de jour comme de nuit, et c'est l'endroit idéal pour faire une pause dans l'un des cafés qui bordent les rues romantiques et au charme d’antan situées dans les environs.
 
Fête de la coquille Saint-Jacques – Chaque année, en janvier, a lieu la fête de la coquille Saint-Jacques, des crustacés et des huîtres servis à volonté. La fête de la Saint-Vincent, le saint patron des vignerons, est également célébrée à la même période. Sur la place des Abbesses se tient le marché de la mer, avec des stands vendant des pâtisseries typiquement bretonnes, du cidre artisanal et des fromages, tandis que des groupes folkloriques jouent de la musique traditionnelle et que des artistes de rue improvisent des spectacles.
Non loin de là, sur la place Charles Dullin, se trouve le théâtre de l'Atelier dédié, tout comme la place, à l'acteur et metteur en scène qui l'a fondé et dirigé de 1922 à 1939.

                                             “Je t’aime” dans toutes les langues
 
Sur le square Jehan-Rictus, à l'emplacement de l'ancienne mairie de Montmartre et près du métro Abbesses, se trouve aujourd'hui un jardin public dédié à un poète populaire qui récitait des vers contre l'injustice au cabaret des Quat'zarts. Son vrai nom était Gabriel Randon de Saint-Amand.
Aujourd'hui, la place est très fréquentée pour une raison particulière. Sur un mur en faïence bleue, l’expression « Je t'aime » est écrite dans 280 langues différentes. L'idée est venue de l'auteur-compositeur Frédéric Baron qui avait recueilli ces mots au fil du temps. Puis, en 2000, il créa ce mur composé de cinq cents rectangles de lave émaillée. C'est la calligraphe Claire Kito qui a réécrit les messages en reproduisant l’écriture d’origine. Les éclats de couleur rouge parsemés représentent les morceaux d’un cœur brisé.
 
Église Saint-Jean-de-Montmartre
21, rue des Abbesses
Métro : Abbesses
 
L'église Saint-Jean de-Montmartre, construite entre 1894 et 1904, fut immédiatement surnommée Saint-Jean-des-Briques. Si elle ne fait pas partie des plus belles églises de Paris, elle peut se vanter d'avoir été la première construite avec du ciment et des barres de fer, puis recouverte de briques. Le choix du ciment est également dû au fait qu'il coûtait moins cher que la pierre étant donné que les moyens financiers étaient limités... L'architecte Baudot fut cependant très critiqué pour son travail et l'ouvrage faillit être démoli.
Aujourd'hui, il est considéré comme une prouesse technique qui, aussi riche soit-il en croisements de nervures, d'ogives, de festons, de coupoles, de lucarnes, de pierres angulaires, de vitraux, de céramiques et autres, concilie les techniques industrielles et les exigences esthétiques.
Un dimanche sur deux, des visites guidées sont organisées avec diverses informations sur les phases de construction.
 
Halle Saint-Pierre – Au numéro 2 de la rue Ronsard, au pied de la butte Montmartre et à l’emplacement d'un ancien marché couvert construit en 1868, se trouve un centre culturel et un musée consacré à l'art brut, conçu par le peintre Dubuffet. Il voulait revenir à un art spontané, qui ne soit ni culturel ni intellectuel mais réalisé par des non-professionnels, des médiums, des autodidactes ou encore des personnes internées dans des hôpitaux psychiatriques. Dubuffet se rapprocha du surréalisme et se lia d'amitié avec André Breton, avec qui il créa la Compagnie de l'art brut.
Les tableaux exposés à la Halle Saint-Pierre relèvent plutôt de l'art naïf. La place Saint-Pierre et la rue Livingstone abritent de magnifiques boutiques de tissus. Il s'agit de Dreyfus Déballage, Tissus Reine et Moline, qui proposent un vaste choix de tissus pour les vêtements et la maison.
 
Moulin-Rouge
82, boulevard de Clichy
Métro : Blanche
 
Le Moulin Rouge a vu le jour à la fin du XIXe siècle à l'initiative d'Oller et Zidler, déjà propriétaires de l'Olympia. Au début, le genre de spectacles était très différent puis, avec la Belle Époque, les danseuses de cancan s’exhibant en bas noirs, jarretelles et jupes à volants firent leur apparition. Elles avaient comme surnom la Goulue, Jeanne la Folle, Môme Fromage, Grille l'Égout ou encore Nini Patte en l'Air... Elles exécutaient leurs figures sur le rythme endiablé du quadrille et soulevaient leurs jupes pour montrer leur culotte aux bourgeois et aux princes assis au premier rang.
Plus tard, les opérettes d'Offenbach furent jouées dans ce théâtre. Puis elles laissèrent la place au cabaret, dont Mistinguett était la reine. Dans les années 1950, Édith Piaf, Yves Montand et Charles Trenet y ont chanté.
 
Pigalle Ce nom est synonyme de lieux de divertissement, qui ont toujours été très nombreux. Outre le Moulin Rouge, il y avait le Chat Noir et plusieurs cabarets.... Au numéro 20 de la rue Chaptal, dans la cité du même nom, se trouvait le Grand-Guignol, fondé en 1897 par Oscar Méténier, qui présentait des spectacles d'horreur. L'une des actrices, Maxa, était « la femme la plus assassinée au monde ».  Dans les baraques de la place d'Anvers située à proximité, les « monstres de foire » étaient exhibés, comme la femme à barbe ou les jumeaux siamois.
La place Pigalle était également connue pour être le lieu où les peintres venaient choisir les modèles pour leurs tableaux. Degas représenta un café de la place dans son tableau L'Absinthe. Pendant les années de guerre, la « Bande des Trois Canards », qui avait pris le nom d'un café de la rue de la Rochefoucauld, régnait en maître sur la place.
Aujourd'hui, Pigalle compte de nombreux sex-shops, ainsi que des bars branchés et des salles de concert de rock. Au Moulin Rouge, on peut déguster un dîner Toulouse Lautrec-Belle Époque, à déguster en regardant le spectacle.
 
Cité Veron – Au numéro 94 du boulevard de Clichy, près du Moulin Rouge, se trouve un passage privé d'environ quatre-vingts mètres de long, signalé par un panneau émaillé indiquant Cité Veron. C'est un coin du vieux Paris resté intact, où vécurent de nombreuses célébrités, dont le musicien et dramaturge Boris Vian, qui fit des hommes politiques et des conventions bourgeoises l'objet de ses sarcasmes. L'un de ses romans les plus célèbres est J'irai cracher sur vos tombes. Malheureusement, Vian est mort d'une crise cardiaque dans le théâtre où il assistait à la première du film tiré de son livre. L'auteur-compositeur-interprète Jacques Prévert, qui a notamment écrit la célèbre chanson Les feuilles mortes, y vécut également.
 
Villa des Platanes – Aux numéros 58-60 du boulevard de Clichy se trouve le portail d'entrée de la Villa des Platanes. Dans la deuxième cour se trouve un bel édifice avec un escalier en spirale à double volutes et deux statues à sa base. La voûte du portique est également admirable.  
Mais le plus extraordinaire, ce sont les trois bas-reliefs en bois sculpté qui rappellent les événements de la Commune. Le quartier de Montmartre avait été le théâtre de plusieurs affrontements sanglants, notamment celui du 23 mai 1871 qui eut lieu au cœur des rues de la Villa des Platanes.
Tout près, au numéro 7 de l’impasse Marie-Blanche, se trouve la Maison Eymonaud, classée monument historique, mais dont on ne sait pas grand-chose. Elle contient quelques éléments de l'ancien Palais de l'Escalopier, notamment des colonnes, un oriel en bois et une échauguette. Le comte de l'Escalopier était le conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal et avait fait construire dans son palais une salle contenant six mille volumes.

Cimetière de Montmartre
20, avenue Rachel
Métro : Place-de-Clichy, Blanche
 
À l'époque de la Révolution, il y avait ici un charnier qui fut transformé en cimetière en 1825. On y trouve les tombes de nombreux personnages célèbres. Hector Berlioz, qui a vécu à Montmartre, repose ici entre ses deux épouses. Le compositeur venait souvent rendre visite à sa première épouse et se promenait parmi les tombes à l'ombre des érables et des marronniers. Il se faufilait dans la végétation foisonnante et devait parfois enjamber les tombes pour poursuivre son chemin.
Parmi les autres célébrités enterrées ici, citons le physicien et mathématicien Ampère, Madame Récamier, l'écrivain Henry Beyle, dit Stendhal, et le patriote vénitien Daniele Manin, qui lutta contre les abus de l'administration autrichienne. La femme d'Émile Zola y repose seule car les cendres de son mari sont au Panthéon. Il y a aussi Marie Duplessis, devenue un personnage littéraire sous le nom de Dame aux camélias. L'une des tombes les plus visitées est celle de Iolanda Gigliotti, alias Dalida, avec un soleil qui rayonne derrière sa statue. Enfin, il y a Marcel Saujot, fondateur de l’École des chats de Montmartre, qui nourrissait une centaine de chats par jour. « Avoir beaucoup d'amour afin de réparer les fautes des hommes en aimant les chats » disait-il. On y trouve également la tombe du réalisateur François Truffaut, décédé en 1984 à l'âge de 52 ans seulement.
 
Au numéro 22 de la rue de Tourlaque se trouvent quelques ateliers d'artistes connus sous le nom de la cité des Fusains, du nom des fusains utilisés pour le dessin. La petite maison qui donne sur la rue est digne du livre d’Alice au pays des merveilles et les pavillons à l'intérieur abritent les ateliers des artistes. Ils sont reliés par des allées ombragées et couvertes de gravier et ornés de sculptures classiques et modernes.
Renoir et Rodin y ont séjourné.
Entre les rues Caulaincourt, Lepic et Girardon, la végétation sauvage est l'un des derniers vestiges du célèbre maquis de Montmartre qui existait ici avant l'urbanisation.

La galerie à ciel ouvert de la rue Cavallotti – Sur la rue Cavallotti, près de la place de Clichy, deux femmes peintres ont reproduit des tableaux de Modigliani, Vermeer et Gauguin sur les rideaux de fer des magasins. Malheureusement, certaines peintures ont été recouvertes de graffitis.  
 
Cité Montmartre-aux-artistes
189, rue Ordener
Métro : Jules-Joffrin    
 
La rue Ordener est une rue très agréable à parcourir à pied, pleine de cafés, de boutiques et de beaux bâtiments. Tout d'abord, au numéro 1 de la place Jules Joffrin se trouve le remarquable bâtiment de l'hôtel de ville du XIXe siècle, de style Renaissance. En face se trouve l'église du XIXe siècle dédiée à Notre-Dame-de-Clignancourt. Au numéro 189 de la rue Ordener se trouve un bel et imposant bâtiment en briques datant des années 1930, œuvre de l'architecte Thiers, connu sous le nom de Montmartre-aux-Artistes. Il abrite plusieurs ateliers d'art et la manifestation connue sous le nom de L’Extraordener propose des expositions, des débats ainsi que d'autres événements artistiques, dont des documentaires.
 
Piscine des Amiraux – Au numéro 6 de la rue Hermann-Lachapelle se trouve un curieux bâtiment qui fait partie de la série des immeubles « hygiénistes » construits par Henri Sauvage, revêtu de carreaux de faïence blanche et doté de balcons en gradin. Haut de sept étages, il est classé monument historique. Une piscine a été construite dans la cour. Elle a la particularité de ne pas avoir de casiers, mais deux étages de cabines pour se changer, placées en hauteur, tout autour du bassin. Les cabines sont fermées à clé par le gardien et rouvertes au retour de la baignade.
 
Entre temples hindous, temples bouddhistes et écoquartiers - Au numéro 72 de la rue Philippe-de-Girard, près des stations de métro Max-Dormoy et La Chapelle, se trouve un temple hindou dédié au dieu Ganesh, l'une des divinités les plus populaires de l'Inde, représenté sous la forme d'un nain au ventre rebondi, avec quatre mains et une tête d'éléphant à une seule défense. Les visiteurs sont bien accueillis et peuvent assister à la Puja puis boire un thé.
Chaque année, à la fin du mois d'août, une grande cérémonie rassemble la communauté, principalement originaire du Sri Lanka. On fait des offrandes de lait, de miel, de fleurs et de fruits et une grande procession a lieu dans les rues du quartier. En tête se trouvent les joueurs de flûte et de tambour, suivis par les danseurs portant sur la tête des pots de terre cuite dans lesquels brûle du camphre. La statue de Ganesh, hissée sur un char, est décorée de guirlandes de fleurs et de régimes de bananes. Tout le monde porte des fleurs et des guirlandes et des noix de coco sont brisées au sol, symbolisant l'offrande du cœur.
 
L'écoquartier Pajol - Dans la rue Pajol, entre les stations de métro La Chapelle et Max Dormoysi, s'étend un grand quartier écologique dont les travaux ont commencé au début des années 2000 avec la rénovation de certains anciens bâtiments et la construction de nouveaux. Il abrite une auberge de jeunesse pour cinq cents étudiants, une salle de spectacle, une bibliothèque, une université, un centre sportif et des bureaux commerciaux. L'énergie est fournie par des panneaux solaires placés sur les toits des bâtiments. Ils forment une grande centrale photovoltaïque urbaine. Il y a également un grand jardin, une station de récupération des eaux pluviales et une autre pour le traitement des déchets.  
 
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