XII Arrondissement - Parigi Controcorrente 2020

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Autrefois, une cité très ancienne se trouvait sur le territoire de l'actuel quartier de Bercy. Des fouilles ont en effet mis au jour les vestiges d'un village datant du troisième millénaire avant notre ère. Outre les ruines antiques, dont une tombe d'enfant, des pirogues en chêne, des poteries, des arcs en bois d'if et des flèches, des outils en os et en pierre et des milliers d'autres objets de la vie quotidienne ont été découverts. Mais ce quartier au riche passé a également été au centre de l'histoire plus récente, pour le meilleur et pour le pire. Parmi les épisodes appartenant à cette dernière catégorie, on peut citer, par exemple, la tentative d'assassinat du roi le 28 juillet 1835, lors d'une parade militaire. Une machine composée de vingt-cinq canons capables de tirer avait été dirigée vers le roi et ses fils. Le roi en sortit indemne, mais dix-neuf personnes trouvèrent la mort. Le poseur de bombe était Giuseppe Fieschi, originaire de Corse, qui fut guillotiné par la suite.
 
L'une des caractéristiques de cet arrondissement est la richesse de ses espaces verts, très étendus comme le bois de Vincennes ou le parc de Bercy, ou plus petits comme le jardin de Reuilly ou des squares arborés comme celui dédié à Léo-Ferré. Sans oublier le jardin exotique Metéor, visible depuis les quais de la ligne 14 du métro à la gare de Lyon. La végétation comprend de nombreuses plantes tropicales, sur lesquelles poussent d'autres plantes parasites dont les racines aériennes se propagent dans toutes les directions. Le paysage spectaculaire comprend également des éléments tels que l'eau, le brouillard et la lumière. L'arrondissement compte également quelques beaux jardins partagés comme celui de l'Aligresse, au numéro 41 de l'impasse Druinot, véritable coin de paradis fleuri et cultivé, avec une reproduction miniature de la tour de l'Hôtel de ville et un étang. Les amateurs de glycines peuvent en voir de très belles dans la charmante impasse Mousset, qui abritait autrefois de nombreux ateliers d'artisans et plusieurs boutiques. Une partie de ces ateliers a été restaurée et transformée en logements, tandis qu'un grand hangar est devenu un court de tennis couvert. Au-dessus de l'une des anciennes boutiques, on peut encore voir l'enseigne rouillée Hôtel-Vins-Liqueurs, recouverte de glycine. C'est un autre Paris, loin de l'agitation et des circuits touristiques... Le voyageur curieux trouvera donc dans cet arrondissement de nombreux détails architecturaux très intéressants. Par exemple, au numéro 201 de la rue Charenton, sur une façade qui avait été primée, se trouvent quelques atlantes insolites symbolisant les métiers de mineur, d'agriculteur, d'artisan et de marin.
 
Enfin, cet arrondissement est lié au nom de Nicolas Fouquet, qui y naquit le 17 janvier 1615. Surintendant des finances disgracié du roi, il fut emprisonné dans la forteresse de ma ville, Pinerolo, le 27 mars 1680, où il mourut. Il est identifié comme le Masque de Fer.


 
Marché d’Aligre
Métro : Ledru-Rollin
 
Entre le faubourg Saint-Antoine et l'avenue Daumesnil se trouve la place d'Aligre, où se tient un marché tous les matins sauf le lundi. Le nom fait référence à la bienfaitrice d'un hospice d'enfants abandonnés et se trouve sur le terrain que l'abbesse de Saint-Antoine avait mis à disposition de la population. La construction du marché couvert fut confiée à l'architecte Jolivet en 1843. Il y a le marché des fruits et légumes, où l'on entend les marchands ambulants crier.
À l'est de la place, dans le demi-cercle, a lieu le marché des brocanteurs. On y trouve des gramophones, des assiettes et statuettes en porcelaine, des horloges anciennes et bien d'autres jolis objets d'autrefois... Au centre de la place se trouve le marché couvert, dit de Beauvau-Saint-Antoine, avec ses délicieux fromages, charcuteries, épices, huiles de qualité, huîtres... La fontaine en fonte ornée d'un mascaron d'où sortent des jets d'eau date de 1848.
 
Bassin de l’Arsenal
11, Boulevard de la Bastille
Métro : Bastille
 
Au Moyen-âge, un bras mort de la Seine passait à cet endroit et il y avait le fossé de l'Arsenal, construit à des fins défensives. En 1806, ce fossé est devenu un bassin commercial. Aujourd'hui, c'est un port de plaisance qui peut accueillir environ deux cents bateaux. Il est très intéressant de s'arrêter pour observer le fonctionnement de l'écluse qui relie le fleuve au canal Saint-Martin, qui passe sous la place et sous le boulevard Richard-Lenoir pour continuer vers le nord.    
À côté du port et le long de la Seine se trouve le jardin de l'Arsenal, créé par Mathieux et Eyzat en 1983. Abondamment fleuri et arboré, il est idéal pour se promener le long des berges et regarder les bateaux passer ou s'amarrer. Souvent, surtout au mois de mai, on peut y voir des mariés en train de poser pour leurs photos de mariage, sur fond de glycine avec des mouettes qui voltigent au-dessus de leur tête.
 
Morgue quai de la Rapée
Métro : Gare de Lyon
 
Il fut un temps où la morgue des bords de Seine avait pour vocation d'accueillir les cadavres de victimes de noyade, le plus souvent des suicidés, en vue de leur identification. Le bâtiment était toujours très fréquenté par les visiteurs qui venaient juste pour voir les cadavres. Charles Dickens, lors de ses longs séjours dans la capitale, y venait souvent. Il décrivait ensuite dans ses récits à quoi ressemblaient les corps allongés sur les tables de marbre. Il n'y avait pas de morbidité dans ces visites, au XIXème siècle les gens vivaient avec la mort bien plus que nous n'en avons l'habitude aujourd'hui.
Aux numéros 94-96 du quai de la Rapée se trouve un intéressant bâtiment datant de 1992 construit par Aymeric Zublena, avec une façade concave, voulue par l'architecte pour compenser l'étroitesse de la zone. Depuis le parvis, on peut admirer l'impressionnante porte coulissante, aux dimensions gigantesques, pour laquelle trente tonnes de verre ont été utilisées.       
 
Coulée verte et Viaduc des Arts
Avenue Daumesnil
Métro : Gare-de-Lyon, Ledru-Rollin, Dugommier, Daumesnil
Michel-Bizot (à l’autre extrémité)
 
Là où se trouvent aujourd'hui les entrepôts du théâtre de l'Opéra Bastille se trouvait autrefois la gare de la Bastille, dont le train se rendait au parc de Vincennes. En 1990, après des années d'abandon, la voie de chemin de fer a été goudronnée, recouverte par endroits de pergolas et transformée en zone piétonne.
De chaque côté, on trouve de nombreux buissons fleuris, des platebandes, des petites fontaines et des bancs. La rampe d'accès à la promenade est située à l'angle des avenues Ledru-Rollin et Daumesnil. Les arcades situées en contrebas ont été restaurées, entourées de vitres et transformées en ateliers et boutiques. Elles forment le Viaduc des Arts. De l'extérieur, on peut voir les artisans et les artistes en pleine activité.
 
 
À la hauteur de l’avenue Ledru-Rollin, les piliers du viaduc ont des chapiteaux en forme de lotus, dans le style égyptien en vogue à l'époque. À mi-chemin de la promenade se trouve le jardin Hector-Malot avec ses jeux d'eau. Un peu plus loin, place du Colonel-Bourgoin, là où se trouvait la Folie-Rambouillet au XVIIe siècle, se trouve la fontaine du même nom, dite aussi fontaine Herman. La folie se composait de vastes jardins de fleurs et d'arbres fruitiers ainsi que de larges avenues où se promenaient les élégants parisiens. La belle fontaine en granit est l'œuvre de l'architecte Davioud. Le long de la rue du Colonel-Rozanoff, juste au nord du parc de Reuilly, au centre de la place arborée connue sous le nom de square Saint Éloi, se trouve la Fontaine de la Baleine, très appréciée des enfants. Au centre du bassin circulaire se trouve une grande baleine en céramique polychrome dans les tons bleus, qui semble presque flotter sur les nombreux jets d'eau qui jaillissent autour de son corps. Elle est l'œuvre de la sculptrice Gabrielle Brechon. Vers la fin de la promenade se trouve le tunnel de l'ancienne gare de Reuilly, transformé en grotte avec des rochers et des cascades. Ceux qui ne souhaitent pas parcourir l’intégralité de la coulée verte peuvent se promener le long de l'itinéraire et visiter certaines curiosités remarquables de la zone correspondante. Une alternative intéressante est de faire le parcours en sens inverse, en partant de Reuilly, accessible par les transports en commun, et marcher en direction du centre.
 
Esclaves agressés au revolver - À la hauteur du numéro 80 de l'avenue Daumesnil se trouve un immeuble qui abrite le commissariat de police de l'arrondissement. Au dernier étage se trouvent douze atlantes nus, le bras gauche replié derrière la nuque. Au centre de la poitrine de chacun d'entre eux figure un grand trou triangulaire par lequel on peut voir les autres statues. En ironisant sur ces trous, leur créateur, le sculpteur et architecte Manuel Nuñez-Yanowski, connu sous le nom de Manolo, avec un esprit quelque peu macabre, a déclaré qu'ils étaient le résultat des coups de revolver qu'il avait tirés sur eux....
 
Cimetière de Picpus
35, rue de Picpus
Métro : Picpus
 
Picpus était autrefois un village à l'est de la capitale et à l'emplacement du cimetière se trouvait le couvent des religieuses de Saint-Augustin. À l’endroit de ce qui avait été leur jardin, mille trois cents personnes furent enterrées après avoir été guillotinées entre le 13 juin et le 28 juillet 1796 sur la place du Trône, aujourd'hui place de la Nation, rebaptisée à l’époque place du Trône-Renversé pour cette raison. Parmi les personnages illustres enterrés ici, on trouve le poète André Chénier, l'homme politique de Beauharnais ainsi que de nombreux membres des familles Noailles et Polignac. Seize carmélites décapitées à cette époque ont également été jetées dans l'une des fosses communes du cimetière. L'écrivain Georges Bernanos s'était inspiré de cet épisode dramatique pour son livre intitulé Dialogue des Carmélites. À l'entrée, une plaque commémore les victimes de la Révolution.     
 
Le cimetière actuel, seul cimetière privé de Paris, abrite également la tombe du général La Fayette, qui avait demandé à y être enterré. Étant donné que La Fayette avait contribué à l'indépendance des États-Unis, obtenue en 1776, le drapeau américain flotte sur sa tombe et une cérémonie de lever de drapeau a lieu chaque année le 4 juillet en présence des diplomates américains en poste à Paris.
 
Fini les pustules - L'origine du nom Picpus est assez curieuse. Au milieu du XVIe siècle, les femmes et les enfants des environs avaient été frappés par une curieuse épidémie. Leurs bras étaient couverts de sortes de piqûres et leur peau était toute irritée Un moine prépara alors un onguent spécial à appliquer sur la peau, ce qui fit disparaître les cloques. L'inventeur de cette pommade miraculeuse fut surnommé « pique-puces », ou « fora-pus », et le nom fut ensuite transmis à la rue et au cimetière.
 

Bercy
Métro : Bercy           
 
Aujourd'hui, Bercy compte de nombreux grands bâtiments modernes, dont le ministère des Finances, le Palais des Sports et la gare SNCF. Mais jusqu'en 1860, Bercy était hors des murs et les vins de Bourgogne arrivaient dans son port, puis le « précieux nectar » était transféré des péniches aux grands tonneaux de bois alignés dans les caves. De l'époque où le lieu était un entrepôt des vins il ne reste que les anciens bâtiments qui servaient de chais et abritaient les tonneaux, un tronçon de pavé sillonné par des voies ferrées, situé près de l'entrée de la rue Joseph Kessel, et des vestiges de murs à arcades.
 
Cour Saint-Emilion
Métro : Saint-Emilion

Il s'agit d'une grande rue piétonne pavée, bordée de part et d'autre d'anciens entrepôts. Aujourd'hui, ces bâtiments qui ont pris la place des anciens chais abritent des boutiques, des restaurants et des bars avec terrasse. Dès la fin de la vinification, le Beaujolais y est proposé à la vente, comme dans d'autres lieux. Dans les vitrines, des affiches indiquant que « Le Beaujolais nouveau est arrivé ! » sont visibles.
 
Sur la place Lachambeaudie, à l'endroit où la voie se rétrécit, se trouve l'église catholique Notre-Dame de Bercy. Construite en 1826 par Chatillon, elle a été restaurée après les dégâts causés par les bombardements de la dernière guerre, dans le même style classique qu'auparavant. La façade est ornée de colonnes doriques et d'un fronton triangulaire. À l'intérieur, on trouve de nombreuses peintures des XVIIe et XVIIIe siècles, dont un tableau du peintre de Louis XIV, Jacques Stella, intitulé Jésus et la Samaritaine.  
 
Parc de Bercy
Métro : Bercy
 
Le parc, créé en 1997, est situé entre Bercy Village et le Palais Omnisports, sur le site des anciens chais. Les noms des rues voisines - Pommard, Chablis, Mâcon - rappellent cette activité. Le parc s'étend sur une superficie de 13 hectares le long de la Seine et conserve de nombreux vestiges de l'époque où le commerce du vin y était pratiqué. De cette époque subsistent quelques rues pavées, les neuf kilomètres de voies d'accès au fleuve sur lesquelles passaient les chariots chargés de tonneaux, ainsi que des arbres centenaires. Plusieurs points d'eau ont été conservés, dont la fontaine dite « Le Canyoneaustrate », créée par Singer en 1988. Longue de quarante mètres, elle se jette dans un canyon rempli de gorges et de reliefs, dans lequel se reflètent les murs du Palais des sports.
 
Du côté de la cour Saint-Émilion se trouve le « jardin romantique » traversé par un canal qui forme un étang avec, au centre, une petite île artificielle sur laquelle se trouve la Maison du Lac. Dans la partie centrale du parc se trouvent les parterres, formés par des carrés de différentes cultures. Viennent ensuite les pergolas, un verger, un jardin romantique et une roseraie, avec des roses aux couleurs variées.
Le marché aux vins de Bercy a existé jusqu'en 1970. Pour commémorer ce passé, des vignobles de Chardonnay, Sauvignon, Muscat, Chasselas et d’autres encore ont été plantés.  
Des expositions sont souvent organisées dans la petite maison qui servait autrefois à la perception des impôts. Les quatre bâtiments voisins, correspondant aux quatre points cardinaux, sont chacun dédiés à une saison. Dans le Jardin du Philosophe, en revanche, les arches de l'ancien marché couvert de Saint-Germain ont été installées, tandis que sur une vaste pelouse, vingt-et-une sculptures d'enfants évoquent chacune une ville du monde. Au-delà du jardin se trouvent la Cinémathèque et la passerelle Simone de Beauvoir.    
 
Bastion numéro 1 - Près de la rue Robert-Etlin, le long du boulevard Poniatowski, au nord du Pont National, se trouve l'une des dernières fortifications de la ville. Il s'agit d'un amas de terre enrobé de briques et de pierres, l'un de ceux qui se trouvaient aux angles des enceintes des forteresses. Du boulevard Poniatowski part une avenue pavée qui descend vers le rempart, polygone d'une centaine de mètres de long, surmonté d'une casemate aux nombreuses embrasures du haut de laquelle on peut admirer la Seine. À l'entrée du boulevard périphérique sont encore visibles quelques vestiges de la courtine de la fortification, haute de près de cinq mètres, qui reliait les remparts.
 
Cinémathèque et Musée du Cinéma
51, rue de Bercy
Métro : Bercy
 
Le splendide bâtiment moderne qui abrite aujourd'hui la cinémathèque et le musée du film abritait autrefois l'American Center. L'architecte Gehry l'a conçu en 1994. La façade avant est sobre et linéaire alors que la façade arrière est composée de fragmentations et de juxtapositions de formes qui, dans les intentions de l'architecte, doivent symboliser le continent américain.   
Le musée abrite diverses collections d'instruments optiques, d’appareils photos, de caméras, de matériel de projection, de bobines, de croquis, d'affiches et de costumes hollywoodiens devenus légendaires. Parmi les objets les plus curieux se trouve la macabre tête momifiée de la mère d'Alan Bates dans le film Psychose. C'est Henri Langlois, contraint dans son enfance de quitter sa ville natale Smyrne, mise à feu et à sang par les Turcs, qui est à l'origine de cette collection.
Depuis plus de quarante ans, beaucoup de personnes ordinaires et de futurs cinéastes viennent ici pour voir des anciens films de l'expressionnisme allemand, du cinéma muet, du cinéma d'avant-garde de l'après-guerre et des chefs-d'œuvre des cinéastes russes. Des extraits de films sont projetés sur le sol des salles et sur des écrans suspendus au plafond. Il y a même une copie du robot du film Metropolis de Fritz Lang, réalisée pour le musée. Il y a aussi de nombreux objets du pré-cinéma : des lanternes magiques, des boîtes optiques ou les premiers appareils qui renvoyaient des images en mouvement...
 
Musée des Arts Forains
53, Avenue des Terroirs-de-France
Métro : Bercy, Cour Saint-Émilion
 
Depuis le milieu du XIXe siècle, les fêtes foraines étaient un événement important, où les découvertes scientifiques et technologiques étaient également présentées. Dans les pavillons de ce musée des arts forains, dans une profusion de dorures, de miroirs et de bois polychromes, l'atmosphère des foires d'autrefois est reconstituée. On y retrouve toutes les attractions caractéristiques, à commencer par les manèges de chevaux de bois et d'autres animaux. Ceux qui ont de bons mollets peuvent monter sur le manège dont les bicyclettes remplacent les chevaux, tandis que ceux qui ont des bras musclés peuvent s'essayer à faire le drapeau humain en s'accrochant à la barre torsadée. Dans les Salons vénitiens, il y a des automates et on peut faire un tour de gondole, puis, pour faire plaisir aux enfants, on peut s'essayer à la fabrication de bonbons.
Pour ceux qui veulent tenter leur chance, il y a un jeu de loterie. Des animateurs guident la visite.
Au Théâtre du Merveilleux, tout proche, on trouve un carillon mural, un piano et un orgue qui jouent tout seuls, des manèges ou encore de vieux vélos.
 
 
Frontière du Royaume
304, rue de Charenton
Métro : Dugommier
 
Le 29 décembre 1727, à l'angle de la rue Picpus et de la rue de Lamblardie, une plaque avait été apposée. Il s'agissait d'un cippe délimitant le royaume de Louis XV, qui interdisait de construire au-delà de cette limite sous peine de sanctions. La plaque fut ensuite perdue et retrouvée en 1910 dans l'arrière-boutique d'un atelier de peinture, avec une partie manquante. Elle a été reconstituée et réinstallée au numéro 302, sur la façade de la maison où s'était réfugié en 1715 le célèbre bandit Louis Dominique Cartouche, chef d'une bande de voleurs et condamné plus tard au supplice de la roue. Depuis quelques années, la plaque a été remise à son lieu d'origine.
 
 
Parc floral du Bois de Vincennes
Bois de Vincennes
Métro : Château de Vincennes
 
Autrefois, le bois de Vincennes était le terrain de chasse des rois. Aujourd'hui, avec une superficie de près de mille hectares, c’est le plus grand espace vert de la capitale. Plus de la moitié est composée d’un bois, de quatre lacs, d'un jardin tropical, d'un parc floral et de divers aménagements, dont un zoo, un hippodrome, un château, une ferme, une ancienne cartoucherie transformée en théâtre, une université et un vélodrome.
Le Parc floral a été créé en 1969, à l'occasion d'une exposition internationale de fleurs. Il s'étend sur une trentaine d'hectares, à l'emplacement des anciens terrains militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie.
On y trouve au moins deux cents variétés de tulipes, de nombreux dahlias multicolores, des iris, des géraniums, des azalées ainsi que des rhododendrons à l'ombre de pins majestueux... L'ensemble représente un inventaire de fleurs exceptionnel. Le jardin des quatre saisons est également très beau, chaque saison ayant sa propre floraison. Le parc abrite aussi quelque trois mille variétés de plantes méditerranéennes, médicinales, succulentes, bonsaïs...
 
Des expositions et des animations pour les enfants sont organisées dans les pavillons. En été, un festival de jazz y est organisé.
Le Parc floral compte trois fontaines. L'une d'elles se trouve juste après l'entrée, à côté du château. Appelée la fontaine du point de rencontre, elle est constituée de blocs de pierre disposés de manière à former le centre d'une fleur dont les pétales sont reproduits sur le sol. La grande fontaine Stahly, qui porte le nom du sculpteur qui l'a créée, est également constituée de blocs de pierre empilés surmontés d'un totem sur lequel coule de l'eau. La fontaine est entourée de plantes et de fleurs. La troisième fontaine, appelée Louttre, du surnom du sculpteur qui l'a réalisée, Marc-Antoine Bissière, est constituée d'un parallélépipède de céramiques multicolores. À côté se trouve un bassin rempli d'iris d'eau et de nénuphars qui fleurissent en été.  
L'accès au Parc floral se fait depuis l'esplanade du Château de Vincennes, route de la Pyramide.
 
Arboretum du Bois de Vincennes
Route de la Pyramide
RER : Joinville-le-Pont
 
L'Arboretum, qui fait partie du Jardin Botanique de la Ville de Paris, s'étend sur douze hectares et abrite près de mille cinq cents arbres, appartenant à quelque cinq cents variétés. Il est très agréable de se promener dans les allées ombragées bordées de saules, de peupliers, de chênes, de tilleuls, de séquoias américains ou encore d'érables canadiens... Le coin qui abrite des centaines d'espèces de lilas est splendide. La faune, représentée par des écureuils, des crapauds et des fouines, est également intéressante. Lors de la Fête des Jardins ou des Journées portes ouvertes, il est possible de visiter le verger qui abrite plus de quatre cents variétés de pommiers et de poiriers.
 
Centre bouddhique du Bois de Vincennes
40, route de Ceinture-du-Lac-Daumesnil
Métro : Porte Dorée
 
Dès la sortie du métro, on aperçoit la butte artificielle à l'intérieur du zoo, construite il y a 60 ans lors de l'ouverture, du haut de laquelle on peut voir Paris. Ensuite, en continuant à suivre la Route circulaire du lac Daumesnil, on tombe sur un centre bouddhiste tibétain. Deux grands bâtiments jouxtent un petit temple très coloré. Celui de gauche était le pavillon du Togo à l'Exposition Coloniale de 1931. Cinquante ans après cette date, il est devenu une pagode et abrite le plus haut Bouddha d'Europe. Ses dix mètres sont recouverts de lamelles d'or, réalisées par le peintre Miro. La pagode contient de nombreux symboles liés à la religion tibétaine : la porte d'entrée donne accès au Chemin de la Libération, dont les piliers antérieurs symbolisent les quatre Nobles Vérités, tandis que les huit rayons de la Roue de la Loi correspondent à l'octuple Noble Chemin. Des moines cambodgiens, laotiens et tibétains récitent des mantras dans une atmosphère imprégnée d'encens, accompagnés par le son du gong lors de la cérémonie des offrandes. Ceux qui le souhaitent peuvent se joindre à eux pour prier et méditer dans le petit temple, après avoir consulté les horaires des séances publiques affichés à l'entrée, à côté des annonces concernant les thèmes du week-end.
Des festivals culturels tibétains et himalayens, des concerts de musique sacrée et des concerts pour la paix dans le monde y sont également organisés. C'est le gouverneur cambodgien Sainteny qui a voulu créer un Centre bouddhiste international pour les réfugiés arrivés ici après la guerre du Vietnam.
Le centre est particulièrement fréquenté au printemps et en septembre, pour les commémorations de la naissance et de l'extinction du Bouddha. En mai, le jour de la pleine lune, a lieu la fête du Vesak, avec l'impressionnante procession aux flambeaux.
Le petit jardin contient des essences rares et certains des arbres environnants ont une origine orientale. Parmi ceux-ci un sapindus, appelé aussi savonnier de Chine.
 
Cité nationale de l’Histoire de l’Immigration
293, avenue Daumesnil
Métro : Porte-Dorée
 
Le bâtiment a été construit par l'architecte Laprade en 1931 à l’occasion de l'Exposition coloniale. Plus tard, il a abrité le Musée des arts africains. Le bas-relief de la façade représente les ports et aéroports d'Afrique et d'Asie. Aujourd'hui, il abrite le Musée de l’Histoire de l'Immigration et un centre de documentation sur le phénomène migratoire. Il retrace le rôle des immigrés dans un parcours à la fois chronologique et thématique. On découvre, par exemple, qu'en 1931 le nombre d'immigrés était le même qu'aujourd'hui et on peut éclairer la chronologie détaillée en appuyant sur un bouton. On peut consulter des archives, regarder des documentaires d'époque ou bien suivre d’intéressants témoignages vidéo ou sonores de quelques immigrés. Par exemple, un réfugié espagnol arrivé en France en 1941 raconte ses péripéties pour échapper au franquisme alors que les boat people du Vietnam narrent leur long périple semé d’embûches… La collection d'objets comprend d'anciennes cartes d'identité, des photos de famille, des instruments de musique, un mortier italien ou encore un moulin à café bosniaque... Dans le parcours artistique, il y a le point de vue d'artistes contemporains. Des expositions temporaires complètent l’exposition permanente.
 
Fontaine de la porte Dorée – Sur la place Édouard-Renard se trouve un square verdoyant dédié aux Anciens-Combattants-d ‘Indochine. Elle a été rebaptisée ainsi en 1987 pour rendre hommage aux soldats français qui ont combattu dans ce pays asiatique entre 1945 et 1954. Au centre se trouve une fontaine monumentale, avec une statue de la déesse Minerve sur un piédestal en pierre au-dessus des trois bassins semi-circulaires. Elle est armée d'un bouclier et d'une lance et symbolise la France. Viennent ensuite huit autres bassins rectangulaires placés en cascade, sur lesquels l'eau coule, avec de nombreux jets d'eau symétriques de part et d'autre, entre deux rangées de palmiers, ce qui donne à l'endroit un aspect exotique.
 
Église du Saint Esprit
186, Avenue Daumesnil
Métro : Daumesnil

L'intérieur de l'église du Saint-Esprit rappelle celui de la Sainte-Sophie de Constantinople. C'est l'un des exemples du style byzantin dans la capitale. L'architecte Tournon s'est en effet inspiré de l'Orient pour la construire, mais a utilisé le béton armé, ainsi que d'autres techniques modernes. Le bâtiment n'a pas de façade, il se dresse au milieu d'une cour formée sur trois côtés par des immeubles d'habitation et sur un côté par le bâtiment paroissial. Il est revêtu de briques rouges, la coupole mesure 33 mètres de haut - comme les années du Christ - et 22 mètres de large, et le clocher avec sa haute flèche mesure 75 mètres. À l'intérieur, les murs sont presque entièrement nus, à l'exception de celui de gauche, sur lequel est représentée l'histoire de l'Église catholique, en commençant par les Évangiles, le concile d'Éphèse, l'histoire de Jeanne d'Arc, le concile de Trente jusqu'au martyre de Charles de Foucault, avec de nombreuses autres étapes significatives.   
 
Fontaine Daumesnil – Pierre Daumesnil, à qui l'avenue est dédiée, était un général français du Premier Empire et de la Restauration, surnommé Jambe de bois. Sur la place Félix-Eboué se trouve une fontaine qui porte son nom. Elle est également appelée Fontaine aux Lions et a été construite en 1869 par Davioud. Félix Eboué, né à Cayenne, fut le premier gouverneur noir des colonies et dirigea le Tchad à partir de 1938. La fontaine se compose d'un grand bassin circulaire et de trois autres superposés en gradin avec, tout autour, huit lions assis sur des piédestaux. Au centre de la fontaine se trouve un bassin soutenu par huit consoles, ornées de têtes de femmes. De nuit, l'éclairage lui donne un aspect féerique et magique.     
 
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