VIII Arrondissement - Parigi Controcorrente 2020

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Cet arrondissement abrite de nombreux palais importants liés à la politique, à commencer par le palais de l'Élysée et le Ministère de l'Intérieur. Il y a aussi de nombreux musées intéressants tels que le Jacquemart André et le musée de l'Orangerie ainsi que le pont Alexandre III, le plus élégant de tous, et le parc Monceau, l'un des parcs les plus charmants. C'est là aussi que se trouve le monument le plus célèbre de la capitale, l'Arc de Triomphe de l'Étoile, inauguré en 1836. L'un de ses détails, conforme à l'esprit de ce type de construction destinée à célébrer les victoires militaires d'un homme, est le haut-relief situé à la droite du spectateur. Les premières paroles de La Marseillaise y sont gravées « Allons enfants de la Patrie, le jour de gloire est arrivé » et, à côté, se trouve un autre haut-relief représentant le Départ des volontaires en 1792.  
 
C'est le député Raspail qui, en 1880, fit voter une loi fixant au 14 juillet la date de la fête nationale. Depuis, chaque année, un défilé militaire a lieu ce jour-là. Le matin, des défilés de troupes à pied, à cheval, motorisées et même aériennes s’enchaînent. Le Président y participe se tenant debout sur sa Jeep, puis va s'asseoir dans la tribune présidentielle de la place de la Concorde, parmi les autres membres du gouvernement et les autorités invitées. Ensuite, dans l'après-midi, il y a une fête populaire avec de la musique, de la danse et des repas en plein air. Le soir, des feux d'artifice sont tirés. En 1916, l'idée est née de rendre hommage aux centaines de milliers de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale. Cela se fit par l'intermédiaire d'un soldat anonyme, le Soldat inconnu. La flamme, qui se trouve sous l'Arc de Triomphe, a été allumée en 1923 et est ravivée tous les soirs à 18h30.  
Le long des Champs-Élysées a lieu un autre défilé, bien plus agréable que le défilé militaire : il s’agit de celui des coureurs du Tour de France qui trouvent ici leur point d'arrivée. Le quatrième dimanche de juillet, le maillot jaune avec son équipe et tous les participants pénètrent dans la grande avenue. Les trois semaines d’efforts sont terminées...
 
Art contemporain - Paris compte environ deux cents galeries d'art. La capitale accueille également la Foire d'art contemporain, la FIAC, qui fait partie des grandes foires internationales. Pour l'occasion, plusieurs tentes blanches sont installées dans la Cour Carrée du Louvre et tout est mis en œuvre pour concilier le marché et les œuvres exposées, en tenant compte également des goûts des acheteurs. Parallèlement, des foires « off » sont également organisées dans différents lieux, dont la Cité de la mode et du design. Dans les galeries de l'Espace Cardin, il y a le Show Off, tandis qu'au Centre 104, il y a le Slick.  

Hôtel Élysées Céramic
34, avenue de Wagram
Métro : Charles de-Gaulle-Étoile  
 
Avec Guimard, Lavirotte est considéré comme le meilleur représentant de l'Art nouveau. Avec l'aide du céramiste Bigot et du sculpteur Alaphilippe, il a sculpté des plantes grimpantes aux volumes presque géométriques sur la façade du bâtiment et l'a recouverte de briques vernissées. Les motifs végétaux Art nouveau des grilles et des balcons, en revanche, tendent vers l'abstraction, même s'ils sont recouverts par le feuillage des platanes pendant de longs mois et ne peuvent être appréciés à leur juste valeur.
 
L’hôtel Salomon-de-Rothschild et son jardin
11, rue Berryer
Métro : George V
 
À l'emplacement du palais actuel se trouvait la Folie Beaujon, l'extravagante résidence de campagne de Nicolas Beaujon, banquier à la cour de Louis XVI, qui devint ensuite un lieu de divertissement avec des bals et des spectacles.     
En 1874, Adèle de Rothschild fit détruire ce bâtiment. Cette baronne fait partie de la famille des financiers israéliens, originaires de Francfort, dont la richesse était si proverbiale qu'elle est passée dans le langage courant. À la place, elle fit construire le palais que l'on voit aujourd'hui et qui à sa mort fut cédé à l'État pour y installer une Maison d’art. L'institution s'appelle la Fondation des Arts graphiques, avec une collection de curiosités et d'objets très divers.  
C'est là qu'en 1932, Gorgulov, un exalté russe, assassina le président Paul Doumer, d'abord gouverneur général de l'Indochine, puis président du Sénat, et enfin président de la République.
Depuis 1998, le grand jardin, situé le long de l'avenue de Friedland et dont les entrées se trouvent place George Guillaumin et rue Balzac, est ouvert au public. C'est une oasis de paix à l'écart de l'agitation du quartier et de nombreuses expositions intéressantes y sont organisées tout au long de l'année.

Cité Odiot
26, rue de Washington
Métro : George-V
 
À deux pas de l'Arc de Triomphe, derrière l'avenue des Champs-Élysées, se trouve une oasis de paix, une grande pelouse bordée d'arbres et d'immeubles du XIXe siècle aux façades harmonieuses, qui porte le nom de l'orfèvre Jean-Baptiste Odiot. La France a compté de nombreux maîtres talentueux dans l'art de l'orfèvrerie. En associant l'or aux émaux et aux pierres précieuses, ces artisans ont créé de merveilleux bijoux. Depuis l'époque de Louis XIV, l'orfèvrerie fut également appliquée aux services de table, aux miroirs et aux chandeliers, avec une fonction décorative.  
 
La production de nombreux artistes français, dont Odiot, s'est particulièrement raffinée au début du XIXe siècle avec le style Empire. Odiot est également connu pour avoir fourni à Napoléon Ier l'épée et le sceptre impérial et, plus tard, le berceau du roi de Rome. Avec l'argent qu'il gagna, il fit construire un magnifique palais sur ce terrain. Malheureusement, le palais n'existe plus, mais les écuries, qui ont été transformées, subsistent.
 
The American Cathedral
23, avenue George V
Métro : George V, Alma-Marceau
 
Il y a environ soixante-dix millions d'anglicans dans le monde et la cathédrale américaine est l'un des trente édifices religieux présent hors du territoire américain. Elle est l'œuvre de George Street et constitue un bel exemple d'architecture néogothique anglaise datant de 1886. Les vitraux illustrent les cantiques Venite et le Te Deum. Le cloître est dédié aux victimes des deux guerres mondiales.
Au numéro 65 du Quai d'Orsay, tout proche, se trouve l’Église américaine interconfessionnelle, qui accueille les méthodistes, les baptistes, les catholiques et les presbytériens, ainsi que les anglicans, bien sûr. Diverses manifestations culturelles y sont également organisées.

Jardin vertical du Pershing Hall Hôtel - Au numéro 49 de la rue Charron se trouve un hôtel qui fut, pendant la Première Guerre mondiale, la résidence du général américain dont il a conservé le nom. Il s'agit d'un bâtiment très élégant qui, le long de l'un de ses murs intérieurs, possède un jardin vertical de plus de trente mètres de haut. En haut se trouvent des plantes résistantes au froid et en bas, des plantes exotiques. Au pied de cette cascade végétale se trouvent les tables du bar.         
 
Fontaines gargouillantes et scènes de guerre aux Champs-Élysées
En 1834, Louis Philippe avait chargé Hittorff de l’embellissement des jardins des Champs- Élysées.
 
L’architecte dessina une base égale pour les quatre fontaines qu’il avait l’intention d’installer. Les grands bassins inférieurs devaient avoir au centre un piédestal décoré sur lequel pouvait reposer un bassin supérieur plus petit. Les jets d’eau jaillissaient de douze têtes de lion posées sur les bords de ce dernier. La fontaine qui se trouve sur le carré des Ambassadeurs est dominée par une Vénus prenant son bain, dans une position languissante alors que sur la fontaine Le Doyen Desprez trône une Diane chasseresse au torse dénudé, enveloppée en bas d’un léger drapé.
La fontaine du Cirque, située près du splendide théâtre Marigny, est décorée de quatre enfants qui symbolisent les quatre saisons, alors que la fontaine de la Grille du Coq, située près de la place de la Concorde, est la seule à ne pas être ornée par une statue, seul un simple jet d’eau jaillit dans le grand bassin. Les nouvelles fontaines du rond-point des Champs - Élisées ont été  conçues comme des créations artistiques.
 À l’angle sud-ouest du parc, au croisement de l’avenue Franklin-D.-Roosevelt et du Cours la Reine, entre le Grand Palais et la Seine se trouve le Jardin de la Nouvelle-France. C’est un coin charmant, un vallon presque isolé, avec des sentiers sinueux qui s’enfoncent dans un désordre végétal romantique, où coule un ruisseau avec des cascades et une passerelle. Il y a aussi un monument dédié au poète français Alfred de Musset qui est une fontaine réalisée en 1910 par le sculpteur Moncel, appelée Le Rêve du Poète. Le poète, en pleine méditation, est entouré de nombreux personnages avec un paysage romantique en arrière-plan. L’eau coule à ses pieds et finit dans un petit ruisseau qui traverse le jardin.
Au cœur de la galerie commerçante située un peu plus loin, au numéro 26 des Champs-Élysées, se trouve une fontaine monumentale réalisée en 1982 par Marta Pan. Elle est composée d’un mur de granit bleu qui a la forme de la proue d’un navire, sur lequel ruisselle l’eau. À la base il y a un bassin ondulé avec trois cônes de granit gris qui proviennent d’Afrique du Sud. C’est un de ces joyaux de la capitale à découvrir et apprécier.
 
Au numéro 2bis de l’avenue Franklin-D. Roosevelt se trouve le théâtre du Rond-Point. Auparavant il y avait le Panorama National, construit par l’architecte Davioud, et qui pouvait être considéré comme le précurseur du cinéma. Le long des murs du rond-point d’énormes toiles où défilaient des images étaient fixées, et les visiteurs pouvaient les regarder depuis le centre de l’édifice, en se tournant lentement. Les premières toiles suspendues représentaient le siège de Sébastopol durant la guerre de Crimée. Napoléon III s’était fait accompagner d’un photographe et, une fois rentrés à Paris, l’auteur les transforma pour les rendre prêtes à l’usage. Le Panorama remporta rapidement un grand succès, et c’est ainsi que d’autres reproductions de la bataille de Solférino furent préparées. Aujourd’hui, des clichés utilisés sont conservés au musée d’Orsay.
Ajoutons encore qu’à l’angle de l’avenue Matignon et Gabriel se trouve le plus ancien théâtre de marionnettes de Paris, où des spectacles classiques, faisant partie de la tradition, sont représentés.
 
Palais de la Découverte (fermé pour rénovation, ouverture prévue en 2025)
Avenue Franklin-Delano-Roosevelt
Métro: Champs-Elysées-Clemenceau
 
« Faire vivre la science au cœur de Paris » indique le très beau dépliant. Ce temple du savoir, hérité de l'Exposition universelle de 1900, abrite cinquante-six salles thématiques. Il y a celle qui illustre les grands principes de la chimie organique et inorganique ; celle qui illustre la physique avec les principes qui régissent le monde ; celle sur les mathématiques qui vise à démontrer qu’elles sont une discipline vivante. Viennent ensuite les sciences de la terre, avec les océans qui y circulent ; l'astronomie avec le planétarium de quinze mètres qui permet de visualiser les phénomènes astronomiques ; les sciences de la vie avec l'illustration de certains aspects fondamentaux de la physiologie et de la biologie, et bien d'autres choses encore... Au total, il s'agit d'un important centre culturel et scientifique, tout en étant un musée intéressant pour les enfants.
 
Ces derniers trouvent particulièrement intéressants les circuits interactifs sur des thèmes tels que la communication animale, les illusions d'optique, la naissance des volcans... De plus, des expositions et des conférences quotidiennes rendent le contenu de la science accessible à tous. La Lumière est un environnement futuriste, où l'on découvre ce qu'est un objet fluorescent ou ce qu'est un hologramme. L'expérience de Faraday a été présentée à l’occasion d’expositions sur l'électrostatique. Certaines expériences, comme celle où un animateur fait se dresser les cheveux sur la tête de volontaires à l'aide d'un générateur, sont amusantes et spectaculaires.  
 
Grand Palais des Beaux-Arts
Avenue Winston Churchill
Métro: Champs-Elysées-Clémenceau
 
Le Grand Palais a été construit pour l'Exposition universelle de 1900. Il était destiné à glorifier l'art français, mais il a également accueilli d'autres événements majeurs, comme ceux dédiés à l'aviation, à l'automobile, aux arts ménagers, à l'enfance, aux livres... Comme il a été construit à une époque où l'éclairage électrique n'existait pas, il a été doté de très grandes fenêtres, ce qui rend l'intérieur très lumineux. De plus, les plafonds peints des pavillons, le fer forgé des escaliers et le sol en mosaïque du premier étage contribuent à en faire une œuvre architecturale remarquable.
Petit Palais – Comme le Grand Palais, il a été construit par Girault pour l'Exposition universelle de 1900. Il abrite des œuvres qui rendent hommage à l'antiquité grecque mais aussi aux courants du XXe siècle. On y trouve des toiles de Gustave Moreau, d'étranges sculptures de Carriès et des bijoux de Fouquet... Mais aussi des icônes russes, des peintures flamandes, du mobilier baroque, des terres cuites et des vases Art nouveau. La merveilleuse salle à manger de l'architecte Guimard a également été reconstituée.  
Le jardin, avec ses palmiers le long des allées, ses bananiers et autres plantes exotiques en pots, ses graminées qui se balancent au vent par beau temps, est lui aussi enchanteur.  

Le Miroir des Naïades - Sur la place dédiée au chimiste et homme politique Jean Perrin, devant l'escalier du Grand Palais, se trouve la fontaine dite du Miroir d'eau avec la Seine et ses affluents. Elle est en marbre blanc et ornée de trois groupes allégoriques de naïades couchées jouant avec des enfants au milieu de plantes aquatiques. Dans la cour intérieure du Petit Palais, en revanche, le sculpteur Lamourdedieu a créé trois bassins à colonnade semi-circulaire, au fond desquels on aperçoit la mosaïque turquoise, violette et or.  
 
Chapelle Notre-Dame-de-Consolation
23, rue Jean-Goujon
Métro: Alma-Marceau
 
Le 4 mai 1897, cent vingt-neuf personnes trouvèrent la mort de façon atroce dans l'incendie du Bazar de la Charité. Les victimes étaient presque toutes des femmes, brûlées vives ou piétinées par la foule en proie à la panique. La plupart d'entre elles appartenaient à la noblesse française. Il s'agissait de Dames de Saint-Vincent qui se trouvaient là pour une vente de charité. Le bazar, qui se trouvait à l'emplacement de l'actuelle chapelle, était constitué d'une série de grandes tentes et l'on pense que le drame ait été causé par les vapeurs d'une lampe à éther destinée à la projection de films, trop proche d'une allumette allumée, ce qui provoqua l'embrasement de l'écran. Le feu se propagea rapidement aux rideaux et aux stands en bois et en papier mâché, qui reproduisaient une rue médiévale avec toutes ses boutiques. Parmi les victimes se trouvait la duchesse d'Alençon, sœur de Sissi, l'impératrice d'Autriche.   
 
La chapelle néo-baroque Notre-Dame-de-Consolation commémore cette tragédie. Construite par Guilbert au XXe siècle, elle est simple et solennelle, avec son beau sol en marbre incrusté. Les peintures de la coupole, soutenue par des colonnes de marbre, représentent le Christ dans sa gloire et Notre-Dame tendant la main vers son fils, en train d'accueillir les victimes de l'incendie. Derrière le maître-autel se trouve la galerie des souvenirs, avec des photos et des objets sauvés. Aujourd'hui, l'église abrite la Mission catholique italienne, confiée aux Pères Scalabriniens.   
À côté de la chapelle, au numéro 15 de la même rue, se trouve une église également construite par Guilbert, confiée à la congrégation arménienne...
 
Musée Pierre Cardin
3, rue Royale
Métro : Concorde, Madeleine
 
En 1981, Pierre Cardin avait acheté l'immeuble où se trouve le restaurant Maxim's et avait recréé aux trois derniers étages l’appartement d’une courtisane. On y trouve une abondance de dentelles, de velours, de rubans et de perles, ainsi que plus de cinq cents objets Art nouveau provenant du monde entier. La collection comprend des meubles aux courbes presque féminines, des céramiques, des pièces de verrerie Tiffany et des abat jours de toutes les couleurs. La plus belle création est cependant le lit, avec de nombreuses décorations florales. Sur la coiffeuse se trouvent des brosses ayant appartenu à Sarah Bernhardt.
La tapisserie reproduit les motifs d'un tableau de Vuillard. Dans la salle à manger, la table est dressée.   

Église Saint-Philippe du Roule  
154, rue du Faubourg Saint-Honoré
Métro: Saint-Philippe du Roule  
 
Déjà au Moyen-âge, le quartier du Roule, qui se trouvait à cet endroit, possédait une chapelle dédiée à Saint Philippe et à Saint Jacques. À la fin du XVIIIe siècle, une église a été construite à la place de la chapelle.
Aujourd'hui, elle est surtout connue pour la belle fresque de Chasseriau qui orne la voûte de l'abside et qui représente la déposition du Christ de la croix, tandis que des soldats romains jouent aux dés sur sa tunique. Au-delà de la porte de la chapelle des Catéchismes, il y a aussi le jardin du presbytère, que l'on peut visiter lors de la Fête des Jardins en septembre. Ces jours-là, les plantes de citrouilles atteignent leur apogée et constituent un véritable spectacle !
 
Notre Dame de l’Annonciation – La rue du Faubourg-Saint-Honoré est une rue de boutiques à la mode et on ne s'attend pas à y trouver un monastère. Le bâtiment est bien caché derrière la façade peu attrayante d'un immeuble moderne au numéro 222 et il y a aussi l'église. Le cloître des frères dominicains, véritable écrin de verdure, est très beau et, si vous demandez gentiment, ils vous feront volontiers visiter les lieux. L'église de l'Annonciation, de style classique, est très grande et possède un dôme orné de fresques.
 
Église Sainte-Marie Madeleine
Place de la Madeleine
Métro: Madeleine
 
La construction de cette église avait commencé en 1764. Louis XIII avait demandé à l'architecte de lui donner l'aspect d'un temple grec et il y plaça cinquante-deux colonnes cannelées. Dans les décennies qui suivirent, il y eut plus d'une proposition quant à son utilisation. Sous l'Empire, il fut question d'en faire le siège de la Bourse ou de la Banque de France, mais Napoléon voulait en faire le Temple de la Gloire... L'intérieur est dépourvu de bas-côtés et de transept, il possède trois coupoles et les arcs sont soutenus par des colonnes corinthiennes. Il y a des mosaïques et des fresques. Au-dessus du maître-autel se trouve un groupe de sculptures représentant la Gloire de Marie-Madeleine, œuvre de Carlo Marochetti. Un autre groupe sculptural de grande valeur se trouve dans le vestibule et représente le Baptême du Christ.  Aujourd'hui, c'est une église de culte catholique. Deux dimanches par mois, des concerts d'orgue et des chants choraux y sont organisés.
Au numéro 28 de la place de la Madeleine se trouve la Pinacothèque de Paris, qui accueille des expositions consacrées à des thèmes particuliers de certains artistes du XXe siècle.  
 
Toilettes cinq étoiles
Place de la Madeleine
Métro: Madeleine
 
Les toilettes de la place de la Madeleine sont magnifiques et seul Harrods à Londres peut se vanter d'en avoir de plus luxueuses. Les murs de l'escalier menant au sous-sol où elles se trouvent sont décorés de mosaïques bordées de bandes de couleurs et de motifs floraux. L'inscription : « Construit par les Établissement Porcher -Paris-Revin - 1905 » indique que leur construction remonte au début du XXe siècle. Le sol et les murs sont recouverts de céramique, les portes sont en acajou verni et comportent des vitraux aux motifs floraux stylisés. Les miroirs sont taillés dans la pierre et il y a également une petite vitrine où sont exposés d'anciens articles de toilette. Au-dessus d'une estrade se trouve la chaise sur laquelle on s'asseyait pour se faire cirer les chaussures. Les cabines sont spacieuses et chacune dispose d'un miroir et d'un petit lavabo en porcelaine.  
 
Mobilisation générale - De même qu'au Palais Royal ont été conservées les plaques avec les règlements des palais, contenant par exemple l'interdiction d'une tenue inconvenante, de même au numéro 1 de la rue Royale, près du restaurant Maxim's, une affiche protégée par une vitre est restée sur le mur de l'ancien immeuble Coislin. On peut y lire : « Le maire du 8e arrdt. porte à la connaissance de ses administrés que la mobilisation générale est déclarée. Le premier jour de la mobilisation est fixé au dimanche 2 Août (de minuit à minuit). Le maire du 8e arrondissement Dr. Ph. Maréchal. Les adjoints J. Sansboeuf, Dr. Ch. Gordon, J. Deroste ». Selon certains, cet ordre de mobilisation générale pour la Première Guerre mondiale existe depuis 1914, selon d'autres, il s'agirait d'un fac-similé.  

Chapelle Expiatoire
29, rue Pasquier - Square Louis XVI
Métro : Saint-Augustin, Saint-Lazare
 
Sur le terrain entouré d'une haute grille où jouent aujourd'hui les enfants, on y jeta en 1792 les corps des guillotinés de la place de la Concorde, qu’ils fussent aristocrates ou révolutionnaires.
Il y avait aussi ceux de Louis XVI et de Marie-Antoinette, qui y restèrent 21 ans avant d'être transférés dans la crypte de la basilique Saint-Denis. La petite place dédiée au roi a été créée en 1865 et un mausolée, appelé Chapelle Expiatoire, y fut construit, dédié à la mémoire des souverains. L'édifice néoclassique porte sur sa façade l'inscription suivante : « Le roi Louis XVIII a élevé ce monument pour consacrer le lieu où les dépouilles mortelles du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette ont reposé pendant XXI ans. »
Le groupe sculptural à l'intérieur représente Louis XVI soutenu par un ange et son testament est gravé sur le piédestal. Un autre groupe représente Marie-Antoinette soutenue par la Religion, tenant la dernière lettre écrite à sa belle-sœur.

Les impressionnistes à Saint-Lazare
Métro : Europe, Saint-Lazare

La vue de la gare Saint-Lazare depuis le pont de l'Europe avait fasciné les peintres impressionnistes. Le train en était à ses débuts et était considéré comme un moyen de transport prodigieux. De plus, le réseau de voies ferrées en contrebas constituait un spectacle inhabituel. Peut-être Monet, accoudé à la balustrade du pont, enveloppé par les nuages de vapeur s'élevant des locomotives bruyantes, a-t-il fantasmé sur les destinations qu'il aurait pu atteindre. Il n'est jamais parti, mais en contrepartie, il a peint non pas une toile, mais toute une série de toiles, qui variaient en fonction de l'heure et du temps qu’il faisait. Il avait même convaincu le chef de gare de faire démarrer toutes les locomotives en même temps, pour augmenter la quantité de fumée et la rendre ainsi épaisse et sombre.
La place de l'Europe présente deux aspects curieux. Le premier est que cinq rues y convergent : la rue de Saint-Pétersbourg, la rue de Liège, la rue de Vienne, la rue de Londres, la rue de Madrid et la rue de Constantinople. Le second est qu’elle est entièrement située sur un viaduc.  
Et, à propos de curiosités, au numéro 15 de la rue Clapeyron, toute proche, se trouvent des cariatides nues, à la pose séduisante, les seins pointés vers les passants.
L'immeuble un peu kitsch avec une façade en pan de bois, situé au numéro 119 de la rue Saint-Lazare, était autrefois le siège d'une brasserie alsacienne appelée "Au Roi de la Bière". Aujourd'hui, le bâtiment appartient à la chaîne de restauration rapide McDonald. Tout en haut, une cigogne est perchée sur la cheminée. Une curiosité à voir.  

Musée Jacquemart André
158, boulevard Hausmann
Métro : Miromesnil

Édouard André avait rencontré sa future épouse Nélie Jacquemart lorsqu'elle lui avait fait son portrait. Il appartenait à une famille de banquiers qui avait fait construire en 1868 l'élégant palais où ils étaient allés vivre et qui abrite aujourd'hui le musée. Outre la splendide salle de bal où se déroulaient les réceptions, il y avait la chambre à coucher de style Louis XV, la galerie des Musiciens et le fumoir, à gauche du jardin d'hiver. Les portes étaient décorées et encadrées de montants en pierre. Le couple avait commencé à voyager en Europe et en Orient, à la recherche d'œuvres d'art pour leur collection. Ils achetèrent des œuvres de la Renaissance italienne, du XVIIIe siècle français, des peintures flamandes, des fresques, des tapisseries... Trois salles de l'actuel musée - la bleue, la rose, la pourpre - abritent une prestigieuse collection d'œuvres du XVe siècle. On y trouve des sculptures, des stèles d'église, des peintures de Vierges à l'Enfant... La salle florentine abrite des Botticelli, le célèbre Saint Georges terrassant le dragon de Paolo Uccello ainsi que la Vierge avec les Saints de Mantegna. Dans la salle vénitienne, on trouve des peintures de Carpaccio, sous un plafond à caissons aux motifs astrologiques et mythologiques.  

Parc Monceau
35, boulevard de Courcelles
Métro : Monceau

En 1778, le duc de Chartres avait demandé à Carmontelle de concevoir un jardin pittoresque, une folie contenant symboliquement plusieurs pays. L'Egypte devait être représentée par une pyramide, la Grèce par des ruines, Rome par une naumachie, la Tartarie par une tente exotique, la Chine par une pagode, la Hollande par un moulin et toute l'Italie par un vignoble... Malheureusement, ce grand parc n'existe plus. Napoléon III l'a fait réduire et en a transformé une partie en parc public.  
Plus tard, l'administration publique acheta ce qui restait de la folie du duc, fit clôturer l'espace et l'équipa de quatre splendides grilles monumentales en fer doré, dessinées par Davioud. Bien que peu étendu, le parc est plein de charme. Les plantes rares sont les mêmes qu'à l'époque de Marcel Proust qui, enfant, venait y jouer au cerceau en compagnie de son amie Antoinette Faure.
 
Une naumachie jamais réalisée - Le parc a conservé quelques traces des extravagances que le duc de Chartres avait voulu faire construire. Le grand bassin ovale près de l'entrée se trouvait près du mur des Fermiers-Généraux. Carmontelle avait prévu d'en faire une naumachie, symbole des batailles navales de la Rome antique. Les colonnes qui le bordent partiellement faisaient partie d'une chapelle que Catherine de Médicis avait commencé à construire.

Garnerin, premier parachutiste - André-Jacques Garnerin a eu pour la première fois l'idée de sauter dans le vide attaché à un dispositif fait de toile et de cordes. Il était 17h30, le 22 octobre 1797. Garnerin, porté par une montgolfière à une hauteur de 1 000 mètres, se jeta dans le vide et commença sa descente vers la plaine Monceau, où il atterrit sans encombre.


Musée Nissim de Camondo
63, rue de Monceau
Métro : Monceau, Villiers

La famille juive Camondo est originaire d'Espagne, pays qu'elle dût quitter à cause de l'Inquisition. En 1867, ils arrivèrent en Italie, où Moïse de Camondo, en échange d'une généreuse somme d'argent, fut anobli par Victor Emmanuel II. Sous le Second Empire, la famille s'installa à Paris. Grand collectionneur, le comte Camondo fit construire ce palais au début du XXe siècle pour abriter sa collection, presque entièrement consacrée aux arts décoratifs du XVIIIe siècle. L'ascenseur, l'éclairage, le chauffage au sol, le monte-charge à air comprimé et le système d'aspiration intégré dans les murs sont les mêmes qu'à l'époque. Les salles abritent de la porcelaine de Sèvres, de l'argenterie du XVIIIe siècle, des tableaux, des meubles et des tapisseries qui témoignent du faste de l'époque. Les tapisseries représentent les fables de La Fontaine, les tapis et les meubles donnent à l'ensemble une atmosphère prestigieuse. La collection comprend également la commode de Marie-Antoinette, qui lui servait d'écritoire. Quant à la cuisine et à la salle où mangeaient les cuisiniers, elles racontent la vie quotidienne de la famille et des domestiques. Le musée porte le nom du fils de Moïse, Nissim, mort lors de la Première Guerre mondiale. L'une des salles lui est dédiée.

Musée Cernuschi
7, av. Velasquez
Métro : Villiers, Monceau

Lors d'un voyage en Asie à la fin du XIXe siècle, le banquier milanais Henri Cernuschi développa un grand intérêt pour l'art chinois et japonais. Dès lors, il commença à collectionner des bronzes antiques, des céramiques, des miroirs, des vases, des statues... Et comme le Bouddha japonais en bronze assis sur des fleurs de lotus, d’une hauteur de près de quatre mètres et demi, était impossible à transporter en raison de son poids, il le fit décomposer en différentes parties. Il dut également faire rehausser le plafond de la salle où il l'avait remonté. Chaque salle du musée est consacrée à une période particulière. Les céramiques au dessin de la mort appartiennent à la période néolithique. Les trépieds décorés de dragons, utilisés lors des banquets funéraires, sont également très anciens. Les représentations d'animaux stylisés appartiennent aux dynasties Han et Song et la porcelaine, quant à elle, à la période de la dynastie Yuan, dont le fondateur était Gengis Khan. Il y a également plusieurs statues en terre cuite, dont celles qui suivaient le maître dans la tombe, représentant des animaux à tête humaine, des danseurs, des palefreniers, des dames d'honneur aux coiffures sophistiquées et un orchestre de huit musiciennes sur des chevaux roses...  

Maison Loo
48, rue de Courcelles
Métro : Courcelles, Monceau

La Maison Loo est un bâtiment carré rouge de cinq étages, aux toits inclinés recouverts de tuiles brillantes et aux balcons minuscules, construite par l'architecte Bloch pour Ching Tsai Loo.
Ce dernier était venu à Paris à la fin du XIXe siècle pour terminer ses études et exercer son métier. Devenu spécialiste du commerce d'antiquités orientales, il avait demandé en 1928 à l'architecte de lui construire une maison chinoise pour ses collections. Elle est toujours occupée par la société Loo, qui poursuit l'activité de son fondateur et constitue un coin de Chine à Paris. Les salles d'exposition au plafond à caissons sont remplies d'armoires rutilantes, de panneaux laqués, de bois sculpté, de porcelaine et de jade transparent. L'ascenseur ressemble à un bateau laqué ajouré. Il y a aussi une salle indienne récupérée d’un temple hindou.    

Le potager du curé – Au numéro 7 de la rue de Courcelles se trouve un terrain qui était à l'origine le véritable potager du curé. Les jardiniers d'aujourd'hui ont perpétué la tradition en plantant des légumes tels que des tomates et des concombres, ainsi que des fraises. Il y a beaucoup de fleurs, comme les pivoines, qui sont mises ensuite dans l'église. Sur le pavillon en fer forgé surmonté d'un coq en métal, grimpent des convolvulus bleus et des passiflores. Il est très plaisant de l’admirer de l'extérieur, et en septembre, lors de la fête des jardins, on peut accéder à l'intérieur.   
 
La rue de Courcelles et le boulevard de Courcelles abritent tous deux d'élégants bâtiments du début du XXe siècle qui unissent le style traditionnel et l’Art nouveau, avec des résultats très satisfaisants.

Cathédrale Alexandre-Nevskij
12, rue Daru
Métro : Ternes, Courcelles

La cathédrale orthodoxe, qui fait partie du paysage du quartier depuis 1861, a été construite par Kouzmine et Strohm et est dédiée au héros national russe Alexandre Nevsky. En 1240, ils avaient vaincu les Suédois sur les rives de la Neva. Le plan de l'édifice est en forme de croix grecque, de style néo-byzantin moscovite. Ses cinq bulbes dorés sont surmontés de la croix orthodoxe. À l'intérieur, sur la voûte du dôme, il y a le Christ qui bénit les fidèles. Les absides sont décorées de toiles dont l'une représente le prince sanctifié. Il y a également de nombreuses icônes dorées. Celle représentant l'ascension du Seigneur fut offerte par le tsar Alexandre II, en remerciement d'avoir échappé à une tentative d'assassinat au bois de Boulogne. Après la révolution de 1917, l'église est devenue un lieu de rencontre pour les exilés. En juillet 1918, le mariage de Pablo Picasso avec la danseuse russe Olga Koklova y fut célébré. Les témoins étaient Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire et Max Jacob. Les funérailles de Tourgueniev, Kandinsky et Tarkovski y furent également célébrées.    

Pâque orthodoxe - Assister à une messe, c'est s'imprégner de l'atmosphère très particulière qui y règne, mais venir le jour de Pâques, qui tombe une dizaine de jours après la Pâque catholique, c'est participer à quelque chose d'extraordinaire. L'église est remplie de magnifiques œufs en bois peints de toutes les couleurs. L'office commence le samedi soir vers 23 heures. Les fidèles allument des bougies et suivent l'archevêque qui, somptueusement vêtu, ouvre la procession. Derrière lui, les prêtres et les diacres tiennent la croix, les cierges, les icônes, les encensoirs et les chandeliers. La procession quitte lentement l'église, fait le tour du bâtiment en chantant, puis revient. L'air est imprégné d'encens, la lumière des cierges fait briller l'or des icônes et des peintures, les mélodies lentes des chants liturgiques font perdre la notion du temps et transportent l'esprit au loin......  


 
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