Paris est une ville littéraire par excellence, un pôle d’attraction pour les artistes, les écrivains et les philosophes. Nombreux sont ceux qui ont écrit à son sujet et ceux qui en ont fait le lieu de leurs errances, de leurs aventures, de leurs rencontres, de leurs surprises, du réel et du fantastique! On pourrait dire qu’il existe plusieurs Paris littéraires, tellement il y a eu de poètes et d’écrivains qui en ont fait une source d’inspiration et de description.
Au fil des siècles, la ville a été le symbole d’une forme de civilisation et d’un mode de vie unique. En effet, le pouvoir de séduction qu’elle exerce réside aussi dans la manière dont les lieux ont été reconstitués et racontés dans les livres.
Par exemple, c’est à travers les poèmes et les textes de François Villon que nous découvrons le Paris médiéval et la vie qui s’y menait. Nous connaissons surtout celle du Quartier latin dont il décrit les rues sombres et étroites, les égouts à ciel ouvert, les vieilles maisons aux poutres apparentes, les habitants de la cour des miracles, les maraudeurs en bande organisée...
Villon avait coutume de se rendre à la taverne Pomme de Pin, où il mangeait et jouait aux dés, ainsi qu’au Grand Godet pour prendre un verre de vin. Ou alors, il passait la journée à la gargote Pierre- au-Lait, près de Saint-Jacques-la-Boucherie, où il bavardait avec d’autres écrivains. Le soir, il se promenait le long de la Seine et passait par l’abreuvoir Popin, qu’il s’imaginait rempli de vin. Parfois, il allait jusqu’au cimetière des Innocents, où l’effervescence et les allées et venues des prostituées se mêlaient au silence des morts. François Rabelais habitait à l’hôtel Saint-Denis, dans le Quartier latin. Pour lui, la ville ressemblait à une scène, comme il nous fait découvrir dans Gargantua et Pantagruel. Rabelais commençait ses promenades rue de la Huchete – d’après l’orthographe de l’époque – se dirigeait vers l’église S. Séverin puis empruntait la rue Bout de Brie et la rue du Foin. Il passait ensuite devant l’hôtel de Clugni – toujours selon l’orthographe de l’époque – et rejoignait la rue de la Parcheminerie, en direction du collège de La Sorbonne.... Dans Gargantua et Pantagruel, Rabelais raconte comment, lors des inondations, les habitants se réfugièrent sur la place du collège Coqueret, là où se retrouvaient les écrivains, appelés plus tard ceux de la Pléiade. Il y avait Pierre de Ronsart, Joachim du Bellay et d’autres encore qui voulaient réformer la langue française, mais Rabelais se moquait royalement de cette nouvelle langue, qu’il trouvait ridicule, une sorte de latin macaronique...
À Paris, le XVIIème siècle fut le siècle des salons littéraires. L’un des plus renommés était celui de la reine Marguerite qui recevait dans son palais du quai Malaquais. Les poètes et les écrivains invités chantaient la beauté des dames présentes et la gloire des hommes. Ils étaient alors ridiculisés par les auteurs satiriques qui se moquaient de leur poésie pompeuse. Le XVIIIème siècle fut aussi celui des salons. La marquise de Lambert recevait à l’hôtel de Nevers, situé au numéro 56 de la rue de Richelieu, et devenu plus tard le siège de la Bibliothèque Nationale. En 1750, l’hôtel de Madame Geoffrin, situé au numéro 374 de la rue Saint-Honoré, était fréquenté, entre autres, par Montesquieu et Voltaire... Sur l’autre rive de la Seine, la marquise du Deffand recevait les encyclopédistes, dont d’Alembert, qui apportaient leur savoir et les lumières de leur intelligence. Quant au salon de la marquise de Rambouillet, on y lisait des pages de romans puis on discutait du style et de la syntaxe.
Dans la première moitié du XIXème siècle, la Rochefoucault, Alfred de Vigny, Chateaubriand,
Mérimée et Alphonse Daudet fréquentaient le salon de Madame Ancelot. En revanche, au numéro 9 de la rue des Mathurins, dans le quartier Saint-Honoré, Lamartine, Eugène Sue et Custine se retrouvaient chez Sophie Gay. De 1814 à 1849, le salon de Madame Récamier situé au numéro 16 de la rue de Sèvres accueillait Arago, Benjamin Constant et parfois Stendhal. Après la mort de Madame Récamier, ces derniers se rendirent dans un salon plus pauvre, celui de Louise Colet, situé dans la même rue, où venaient aussi Gautier, Dumas et quelquefois Flaubert. La princesse Cristina Trivulzio de Belgiojoso, pendant les années où elle vécut à Paris, avait son salon rue d’Anjou, fréquenté par des écrivains, des historiens, des musiciens et des hommes politiques.
À la sortie des salons, les écrivains et les poètes avaient pris l’habitude d’aller boire un verre dans un local public. C’est pour cette raison que les cafés commencèrent à se multiplier et devinrent peu à peu le centre de la vie littéraire. Les poètes Crebillon et Piron, par exemple, se donnaient rendez- vous Au Caveau, un café ouvert par Landelle à la rue de Buci, et y composaient leurs poèmes
comiques. L’établissement s’installa ensuite dans une cave sous le jardin du Palais Royal, où apparut la mode des poèmes chantés. Pour finir, il déménagea au Rocher de Cancale, rue Montorgueil, où l’on pouvait aussi manger. Là, les poètes laissèrent la place aux chansonniers, qui animaient la soirée selon un programme figurant sur un dépliant, où se trouvait aussi le menu.
En 1878, Emile Goudeau, constatant que les jeunes poètes n’avaient pas moyen de faire connaître leurs vers si ce n’est qu’en les publiant à titre onéreux dans des revues, créa un espace où les auteurs pouvaient les réciter à voix haute. Il s’agissait d’un cabaret que Goudeau appela Hydropathes, sur la rive gauche de la Seine. Léon Bloy, André Gill et Jules Laforque, entre autres, y ont passé. Quant à Alfred Musset, il fréquentait le café Tortoni, sur le Boulevard des Italiens, dont il décrivit l’atmosphère. L’écrivain raconte que le café commençait à s’animer vers midi, avec l’arrivée des dandys qui entraient par la porte arrière pour ne pas se mêler aux « barbares », c’est-à-dire aux agents de la Bourse. La foule à proprement parler commençait à arriver vers deux heures de l’après-midi. Les Anglais allaient au Café de Paris alors que le Café Douix et le Club de l’Union étaient
réservés aux riches.
Après 1870 et les évènements de la Commune, les salons littéraires étaient devenus politiques.
Leurs habitués prenaient parti, il y avait les nationalistes d’une part et les républicains d’autre part. Jules Lemaître faisait partie des premiers, Anatole France des seconds... Les poètes comme Baudelaire et les écrivains comme Champfleury, en revanche, fréquentaient les cafés de la bohème, comme le Momus, à la rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois.
Ces cafés, où l’on discutait d’art et de littérature, étaient souvent sales et enfumés, mais l’éternel manque d’argent des clients ne permettait pas d’en faire plus. Dans son livre « Les Scènes de la vie de bohème», Henri Murger décrit la vie qui s’y menait et celle du quartier, fait de ruelles pavées, sans numéros sur les maisons. Le cœur de la bohème se trouvait à la rue des Canettes, où Rodolphe, le protagoniste du livre de Murger, rencontrait Musette.
Les habitués de la brasserie des Martyrs représentaient un groupe varié et hétérogène, composé de journalistes, musiciens, poètes, dramaturges et acteurs de théâtre. Ils se retrouvaient dans la grande salle pour bavarder, puis se retiraient dans les salles plus petites pour écrire.
À la fermeture de la brasserie, après minuit, ils se rendaient tous au café Rat Mort. Le Buci était un autre café très prisé des écrivains.
La période qui précède immédiatement la Première Guerre Mondiale, connue sous le nom de Belle Époque, fut particulièrement brillante pour Paris. Le nom indiquait la vie animée de la capitale et les nombreuses expériences artistiques qui s’y déroulaient.
Les salons avaient retrouvé leur importance, Proust avait fait ses débuts dans celui de la comtesse Greffulhe, qui inspira plus tard le portrait de Madame de Guermantes. Après la Première Guerre Mondiale, le centre de gravité du Paris littéraire s’était quelque peu déplacé. Jusqu’alors, la rive gauche était le symbole de la liberté d’esprit et de l’activité intellectuelle et artistique. Après la guerre, on retrouve ce centre vers la place des États-Unis. Au numéro 8 se trouvait le salon de la duchesse Edmée de la Rochefoucauld, considéré comme l’antichambre de l’Académie française. Au numéro 11 en revanche, se trouvait celui des conjoints Marie-Laure et Charles de Noailles, fréquenté entre autres par Cocteau.D’après les stéréotypes qui s’étaient créés, simplifiant et déformant quelque peu la réalité, la rive gauche de la Seine était synonyme de misère et de vie bohème, alors que la rive droite appartenait à un mode de vie et de culture bourgeois, accompagnés de la réussite sociale, des affaires et des honneurs. Les surréalistes ont été les premiers à s’insurger contre ce schéma rigide. André Breton, poète, essayiste et théoricien du surréalisme, favorisé par les manifestes et les expositions, disait que la rive droite des quartiers boursiers et des affaires était aussi mystérieuse qu’obscure alors que la pittoresque rive gauche des cafés de Saint-Germain et de Montparnasse n’était que pure fantaisie. C’est pourquoi, lors de ses parcours initiatiques, Breton privilégiait la rue La Fayette, alors que Louis Aragon se dirigeait vers le parc des Buttes-Chaumont. Philippe Soupault se rendait à la Chaussée d’Antin et Benjamin Péret déambulait le long du boulevard de Sébastopol.
Le surréalisme était un mouvement révolutionnaire et, en tant que tel, avait l’intention de dénoncer les erreurs du capitalisme et de déclarer l’échec de l’ordre établi, qui devait être anéanti.
Les écrivains qui en faisaient partie étaient sensibles aux signes et au merveilleux en ville et considéraient Les Chants de Maldoror d’Isidore Ducasse comme leur texte de référence. Les rues habitées par l’auteur, celles de ces errances – rue Notre-Dame-des-Victoires, rue du Faubourg-Montmartre, les passages de l’Opéra, des Panoramas, Jouffroy et des Princes – étaient devenues les mêmes que celles fréquentées par les surréalistes. Les déambulations de Maldoror sont pleines d’énigmes, de rencontres nocturnes insolites avec des animaux mystérieux... L’un des lieux de rencontre des surréalistes était le café du Commerce, qui joua un rôle fondamental dans l’invention de l’écriture automatique et la création du cadavre exquis, ce jeu collectif où il faut composer une phrase ou un dessin sans tenir compte des précédents. Dans ce local, l’imagination atteignait des sommets, devant un apéritif qui consolidait leur complicité, autour de Breton, qui s’y rendait aussi assidûment qu’on va au bureau...
Le quartier parisien qui connut la plus grande gloire littéraire fut Saint-Germain-des-Prés, où une nouvelle philosophie vit le jour: l’existentialisme. Son fondateur fut Jean-Paul Sartre, fidèle toute sa vie durant au quartier environnant le rue Bonaparte, où il habitait. Il semblait qu’à cet endroit l’intelligence s’était cristallisée pour favoriser l’apparition d’un art de vivre particulier, d’une atmosphère différente. La passion intellectuelle et artistique s’exprimait dans les cafés la Coupole, le Flore, les Deux- Magots, la Closerie des Lilas, la Rotonde et la brasserie Lipp. Les écrivains se rendaient dans ces refuges chaleureux pour y travailler, prenant avec eux livres et manuscrits, y attendant l’avenir comme dans une sorte de salle d’attente.
Avec l’arrivée des promoteurs du Nouveau Roman, le comportement des écrivains dans la capitale changea. Il n’y avait plus de groupes, ni d’associations d’écrivains engagés dans les problèmes de société, dans les phénomènes du moment, ou liés à une revue littéraire.
On ne se retrouvait plus dans les cafés littéraires mais au domicile de l’un ou l’autre. Les textes de ces écrivains s’intéressent aux objets et à la réalité extérieure en y posant un regard semblable à celui de l’appareil photo. Ils
analysent la condition de l’homme dans la société moderne, basée sur l’industrialisation, la technologie et la science. L’écrivain et cinéaste Alain Robbe-Grillet faisait également partie de cette avant-garde.
Pagine scelte tratte da Choses vues di Victor Hugo
4 agosto 1846: Nei paesi cattolici si offre il primo grappolo d’uva alla Vergine nel giorno della sua festa. Di solito, questo grappolo viene stato fatto maturare in una serra, perché l’Assunzione cade troppo presto. Ma quest’anno il caldo è stato tale che il 15 agosto l’uva sarà tutta matura.
6 agosto - Sotto alla volta dell’arco del Carrousel ci sono molti nidi di rondini. La mattina esse si sporgono con dei gridi gioiosi sopra alle statue dei soldati della Grande Armée. Niente fa sognare di più di questo incontro fra quanto la storia ha di più nobile e quanto la natura ha di più affascinante.
12 agosto – Tutte le mattine, uno straccivendolo va ad ascoltare la messa a Notre-Dame. Deposita all’ingresso i ferri del mestiere, poi entra e prega devotamente. Di tanto in tanto dà dieci soldi alla donna che affitta le sedie, pregandola di andarli a mettere nella cassetta delle elemosine per i poveri. La prima volta, la donna gli ha chiesto perché non li mettesse lui stesso. “No – le ha risposto l’uomo – se qualcuno mi vedesse avvicinarmi alla cassetta delle elemosine vestito come sono, penserebbe che voglio rubarle.”
9 settembre – Gli orticoltori, i fruttivendoli e i pescivendoli di Parigi non vogliono rinunciare ad avvolgere gli alimenti nella carta di giornale. Gli è stato proposto l’utilizzo di carta bianca allo stesso prezzo di quella di giornale, ma non ne hanno voluto sapere. Dicono che la carta stampata ‘protegge la merce’.
10 settembre – Nel descrivere una visita alla Conciergerie il custode racconta che “di solito gli inglesi chiedevano di vedere la ghigliottina, il signor Sanson li accontentava e li portava nella vicina rue Albouy, dove c’era un carpentiere. Dentro a un capannone c’era una ghigliottina sempre montata. Dopo che gli stranieri avevano preso posto, la si metteva in moto e si ghigliottinavano alcune balle di fieno.Un giorno, la figlia più giovane di una coppia inglese ha chiesto di essere legata con la cintura, di avere la testa sistemata nella lunetta inferiore e di avere quella superiore abbassata a formare il collare. Solo allora si è dichiarata soddisfatta.”
6 ottobre – Una parte delle catacombe è dedicata alla coltivazione dei funghi. Le donne non vi possono entrare, perché si dice che la presenza di una donna nei giorni in cui è indisposta faccia marcire un’intera piantagione.
16 novembre – I consiglieri del parlamento avevano l’abitudine di assistere alla messa delle sei di mattina d’estate, delle sette d’inverno. Il giorno del rientro dalle vacanze officiava l’arcivescovo e il parlamento assisteva in abito da cerimonia. Questa messa si chiamava messe rouge. Dopo il 1789 non è più stata celebrata.
19 novembre – La polizia austriaca ha sequestrato una copia di Le Dante a un viaggiatore francese che entrava in Lombardia, in quanto ‘oeuvre pestilentielle de l’ésprit français contemporain’.
1 gennaio 1847 - Ogni anno a Parigi vengono abbattuti una quindicina di cani colpiti dalla rabbia. Almeno due persone morsicate muoiono.
2 gennaio – Questa notte alle due rientravo lungo il boulevard. C’era la luna piena, faceva freddo, c’erano 6 gradi. I rari passanti che andavano al ballo in maschera o ne ritornavano si affrettavano, con il naso affondato nel cappotto e gli occhi pieni di lacrime a causa della tramontana.
All’angolo di rue Poissonnière c’era un carro pieno di arance, rischiarato da una candela. C’erano tre persone anziane sedute su delle sedie pieghevoli, un uomo e due donne. Erano avvolti da coperte grigie e da stracci di lana a brandelli e pieni di buchi e avevano i cappelli e le cuffie calati sugli occhi. Quei poveretti sorvegliavano la mercanzia fino al mattino, quando sarebbero arrivati i clienti. Passavano là tutta la notte e dovevano ancora aspettare cinque ore nell’oscurità e nella galaverna. Parlavano fra di loro e non so che cosa dicessero, solo nel momento in cui sono passato accanto a loro ho sentito una delle donne dire: “Tutto ciò che fa il buon Dio è ben fatto.”
29 aprile – La lattuga romana è stata portata in Francia da Rabelais.
10 maggio – Un sorvegliante delle catacombe mostrava a un curioso due scheletri, uno grande e uno piccolo, conservati in una galleria.
“Questo – diceva, mostrando quello grande – è del famoso pittore Luca Giordano.”
“E questo?” ha chiesto il visitatore.
“Questo è di Giordano quando era piccolo.”
3 dicembre 1848 - Quattordici pallottole hanno colpito il mio portone carraio, undici dall’esterno, tre dall’interno. Un soldato è stato ferito nel mio cortile. Si vede ancora la striscia di sangue sul marciapiede. Alla barriera Rochechouart gli insorti si sono imboscati nel negozio di un parrucchiere detto Bataille. Questo negozio è stato crivellato di proiettili.
Riflessione - Il pericolo, il mistero e la particolarità di oggi è che è un’epoca consegnata a uomini deboli. Guardatevi intorno: l’immensità degli eventi e la violenza delle idee piegano degli uomini deboli. Chi di loro pensa al popolo? Nessuno, nemmeno quelli del partito popolare. Pensano solo a se stessi, mossi dalla vanità, dall’interesse e dall’ambizione. Manifestano solo egoismo, non amore. Provate ad avere un’idea grandiosa e cercate di farla entrare nei loro piccoli cervelli, un’idea amorevole e cercate di introdurla nei loro cuori aridi e rinsecchiti….
Ci sono due socialismi, uno cattivo e uno buono. C’è il socialismo che vuole sostituire lo Stato alle attività spontanee e che, con il pretesto di distribuire il benessere a tutti, toglie loro la libertà. Questo socialismo distrugge la società. C’è poi il socialismo che abolisce la miseria, l’ignoranza, la prostituzione, il carico fiscale, le vendette legalizzate, le disuguaglianze, i legami quali il matrimonio indissolubile… Questo socialismo non distrugge la società, ma la trasfigura…