Paris est une ville dont on devrait parler au pluriel, tant elle englobe une multitude de styles et de cultures qui ont contribué à façonner son âme. C’est un collage architectural où les arènes romaines cohabitent avec les gratte-ciel modernes, où la cathédrale gothique cohabite avec les cubes de verre et d’acier. Du gallo-romain au roman – la Lutèce gallo-romaine comptait environ dix mille habitants, résidant sur l’ î le de la Cité et la rive gauche. Il ne reste que peu de vestiges de cette époque. On trouve cependant encore les habitations de la Crypte Archéologique, sous le cimetière de Notre-Dame, ainsi que les Arènes de Lutèce.
Le Musée du Moyen Age de l’abbaye de Cluny abrite trois complexes thermaux du Ier siècle, un frigidarium, un tepidarium et un caldarium. On y trouve également un pilier des Nautes érigé en l’honneur de Jupiter par la corporation des bateliers sur l’île de la Cité au temps de l’empereur Tibère. Sur la montagne Sainte Geneviève se trouvent les vestiges d’un four alors que près du parc Montsouris se trouvent les vestiges d’un aqueduc. Enfin, les nécropoles de Saint Marcel–Gobelins et du faubourg Saint-Jacques ont été mises au jour.
Il ne reste pas beaucoup de traces non plus des églises et basiliques chrétiennes construites à l’époque mérovingienne et carolingienne, selon le même plan que les basiliques civiles romaines. Le roi Clovis, roi des Francs pendant trente ans à partir de 481, avait fait construire une abbaye dédiée aux saints Pierre et Paul avec un monastère, mais qui fut démolie en 1802. Il ne reste que la Tour Clovis qui se trouve aujourd’hui dans l’enceinte du lycée Henry IV, à l’est du Panthéon. Dans la crypte de l’ancienne abbaye de Saint-Denis, de nombreuses tombes de l’époque mérovingienne ont été mises au jour. Sous Charlemagne, devenu empereur d’Occident à partir de 800 et couronné par le pape Léon III, quelques cathédrales à la nef typique à poutres apparentes et plusieurs monastères avaient été achevés. Il avait favorisé la construction de ces édifices religieux pour garantir la diffusion de la christianisation.
Les églises du XIème siècle étaient surtout de style roman, avec un plan en croix latine, des arcs en plein cintre, des bas-côtés, un chœur entouré d’un déambulatoire, une crypte, des fenêtres à croisée et peu de décorations. Le chœur, l’abside et le clocher romans de Saint Nicolas des Champs sont aujourd’hui conservés au musée des Arts et Métiers. Ils datent de 1130. Le clocher de l’église Saint Germain des Près date de l’an mil et est aussi roman, tout comme le clocher de Saint-Germain l’Auxerrois, situé à côté du bras sud du transept.
Le style gothique, qui se caractérise par une tendance à l’élévation verticale, avec des colonnes élancées, des arcs brisés et des voû tes d’arêtes, a progressivement remplacé le style roman. Les portails des églises gothiques sont riches en décorations sculpturales et le portail central est orné d’une rosace. L’intérieur est lumineux grâce aux grandes fenêtres, dont le mur est souvent le simple cadre. À l’extérieur, des arcs- boutants sont placés pour répartir la pression exercée par la vo û te de la nef. Ce style est apparu vers 1150 et s’est étendu sur quatre siècles. La basilique de Saint-Denis, où sont enterrés les rois de France, représente une étape importante. C’est l’abbé Suger, considéré comme le père du gothique français, qui l’a reconstruite dans ce style. La cathédrale Notre-Dame, dont la construction a duré plusieurs siècles, présente quelques éléments du gothique primitif, comme les deux façades du transept, les arcs-boutants et les rosaces.
Le style gothique, qui se caractérise par une tendance à l’élévation verticale, avec des colonnes élancées, des arcs brisés et des voû tes d’arêtes, a progressivement remplacé le style roman. Les portails des églises gothiques sont riches en décorations sculpturales et le portail central est orné d’une rosace. L’intérieur est
lumineux grâce aux grandes fenêtres, dont le mur est souvent le simple cadre. À l’extérieur, des arcs-boutants sont placés pour répartir la pression exercée par la vo û te de la nef. Ce style est apparu vers 1150 et s’est étendu sur quatre siècles. La basilique de Saint-Denis, où sont enterrés les rois de France, représente une étape importante. C’est l’abbé Suger, considéré comme le père du gothique français, qui l’a reconstruite dans ce style. La cathédrale Notre-Dame, dont la construction a duré plusieurs siècles, présente quelques éléments du gothique primitif, comme les deux façades du transept, les arcs-boutants et es rosaces.
C’est Charles VIII, devenu roi en 1483 et séduit par ce qu’il avait vu durant son expédition en Italie, qui fit venir en France de nombreux artistes et artisans italiens. Après lui, François Ier poursuivit la tradition en confiant la décoration de Fontainebleau à Rosso Fiorentino et Francesco Primaticcio, dit Le Primatice. Les édifices religieux de style Renaissance sont peu nombreux à Paris.
L’un des rares bâtiments où le style Renaissance a été adopté est l’hôtel Carnavalet, œuvre de l’architecte Mansart et du sculpteur Goujon qui l’a orné de splendides statues. Il abrite aujourd’hui le musée de l’Histoire de Paris. L’église Saint- É tienne du Mont, quant à elle, représente une transition entre le gothique et la Renaissance.
Entre le début du XVIIe siècle et la moitié du XVIIIe, sous les règnes de Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, le style baroque était en vogue. Le Palais du Luxembourg, commandé par Marie de Médicis à l’architecte Salomon de Brosse, en est un exemple. Deux autres exemples sont l’église de Notre-Dame du Val-de-Grâce et celle des Invalides. La façade de l’église Saint-Roch, avec ses colonnes doriques à l’étage inférieur et corinthiennes à l’étage supérieur, est également un exemple du style baroque.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle on assista à un retour à l’antiquité gréco-romaine. Parmi les exemples dans la capitale il y a le bâtiment de l’École militaire, près du Champs de Mars, œuvre de l’architecte Gabriel et caractérisé par une grande simplicité des volumes. Un autre édifice important est l’église Sainte-Geneviève qui devint le Panthéon en 1791. Sa construction avait été décidée en 1744 par Louis XV et confiée à l’architecte Soufflot. Avec son portique octostyle, ses chapiteaux et son fronton triangulaire, l’église Sainte Marie-Madeleine, sur la place du même nom, appartient également à ce style.
C’est sous Napoléon que le style néoclassique est le plus répandu car il s’agit d’un style monumental, adapté à la célébration de la France impériale. Et pour célébrer ses victoires militaires, il fit ériger en 1806 l’Arc de Triomphe, sur les Champs-Élysées, une version néoclassique des anciens arcs de triomphe de l’Empire romain. Avec son péristyle de colonnes corinthiennes, le Palais Brongniart, qui abrite la Bourse de Commerce, est également un exemple de style néoclassique. Il avait été construit à l’instigation de Napoléon pour offrir un lieu unique aux échanges économiques et pour mettre de l’ordre dans l’économie.
La basilique Sainte-Clotilde est un exemple de style néogothique, achevée par l’architecte Ballu, qui avait succédé à Christian Gau qui en avait commencé la construction. Les deux flèches de cette église culminent à soixante-dix mètres de hauteur. Les rosaces ont été réalisées par le maître verrier Thibaut. La mairie du Ier arrondissement, construite par Hittorf en 1858, s’inspire du style gothique. La façade est le pendant de celle de l’église Saint-Germain l’Auxerrois, située juste à c ô té. Œuvre de Ballu, le clocher, qui se trouve entre les deux édifices et qui est souvent pris pour le clocher de l’église, est de style gothique flamboyant.
Tous les murs sont recouverts de sculptures très élaborées. L’église Saint-Séverin et la Tour Saint-Jacques sont également de ce style.
Avec l’avènement de l’ère industrielle, la connaissance de nouveaux matériaux s’était développée, favorisant ainsi des styles différents et moins définis, avec de nouveaux détails. Un exemple de cette fusion est l’édifice du théâtre de l’Opéra, dans lequel Garnier a incorporé les styles néo-baroque et néo- renaissance. Quant à Théodore Ballu, il choisit un mélange de néo-gothique, néo-roman et néo-byzantin pour l’église Saint-Ambroise, donnant ainsi un effet d’ensemble très harmonieux, complété par les deux flèches élancées de part et d’autre de la façade. Pour l’église Notre-Dame-d ’Auteuil, datant de la fin du XIXe siècle, l’architecte Vaudremer choisit un style roman-byzantin. Pour la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre, l’architecte Abadie opta pour un style éclectique, inspiré de l’architecture romane et byzantine. L’église de la Trinité regroupe divers styles, même si le néo-classique domine.
L’Art-nouveau est un mouvement qui se développa à partir de la fin du XIXe siècle. Le principal motif ornemental est constitué de lignes courbes et sinueuses, imitant certains végétaux comme les plantes, les rameaux fleuris et les ailes d’insectes. On le retrouve sur la façade de nombreux bâtiments et sur certaines
tombes du Père Lachaise. Le représentant le plus célèbre fut Hector Guimard qui se proclamait architecte d’art, créateur du Castel Béranger et concepteur des kiosques à l’entrée des stations de métro. Un autre représentant de l’Art-nouveau fut Jules Lavirotte, auteur de la façade émaillée du Céramic Hôtel. Quant à l’architecte Charles Klein, il projeta la façade de l’immeuble Les Chardons, décorée de ces plantes jaunes et vertes. Xavier Schoellkopf fut l’un des maîtres de l’Art-nouveau et il décora l’immeuble situé au numéro 29 du boulevard de Courcelles avec des bâtonnets fleuris et de magnifiques balcons en fer forgé. Paul Auscher concrétisa l’essence de l’Art-nouveau avec l’immeuble situé au numéro 140 de la rue de Rennes, qui porte le nom du commanditaire Félix Potin. Il est fait en ciment blanc, avec la façade ondulée, des balcons en courbes et contre-courbes et une tour d’angle, surmontée d’une tourelle plus petite et d’une terrasse avec une balustrade au sommet. La façade du cinéma Rex en est un autre exemple.
Parmi les auteurs de rupture avec le passé qui ont renouvelé les formes et les objectifs des bâtiments, on trouve l’architecte Auguste Perret qui a conféré ses lettres de noblesse au béton armé, comme c’est le cas avec l’immeuble situé au numéro 25 de la rue Franklin. À ses côtés se trouvent Henri Sauvage, dont l’œuvre la plus célèbre est l’immeuble où se trouvait le grand magasin La Samaritaine, et Robert Mallet-Stevens, créateur de l’hôtel Martel. Chiparus fut l’auteur de la façade du théâtre des Champs-Elysées alors que Pierre Patout fut le concepteur de l’immeuble situé au numéro 3 du boulevard Victor, surnommé Le Paquebot en raison de sa forme.
Après la Première Guerre Mondiale, certains groupes d’architectes ont rédigé des manifestes avec de nouvelles définitions et théories, dont les points fondamentaux étaient le fonctionnalisme, le rationalisme et l’absence quasi-totale de décorations. En outre, la possibilité d’utiliser de nouveaux matériaux comme le fer, l’acier, le béton et le verre a favorisé l’émergence de nouvelles tendances. L’architecte le plus célèbre de ce mouvement, pionnier de l’utilisation du béton armé et père de l’urbanisme contemporain est Le Corbusier. Il voulait que l’architecture réponde aux besoins sociaux de l’homme moyen et a travaillé pendant de nombreuses années à l’élaboration du projet d’Unité d’Habitation. La première réalisation a eu lieu à Marseille, avec des maisons reposant sur des piliers, des toits en terrasse égayés avec des jardins suspendus et la possibilité de modifier l’intérieur. Le pavillon suisse de la Cité Internationale Universitaire de Paris, la villa La Roche, la villa Jeanneret et le Pavillon de l’Esprit Nouveau font partie de ses œuvres.
L’autrichien Adolf Loos était un architecte très radical, si bien que peu de ses projets ont vu le jour. Selon lui, les habitations devaient contribuer à l’harmonie de la vie quotidienne et devaient avoir des jardins et des espaces extérieurs. L’un des rares projets qu’il a réussi à réaliser fut la maison de Tristan Tzara à Montmartre, totalement dépourvue de décorations, selon ses convictions. Deux autres architectes de ce mouvement sont Walter Gropuis et Oscar Niemeyer.
De nombreux travaux publics du Paris moderne ont été commandés par les différents présidents de la République. Parmi ceux-ci, la Bibliothèque Nationale, l’Opéra Bastille et le réaménagement du parc de la Villette. Au-delà de la Grande Arche de la Défense se trouve le grand quartier moderne du même nom, composé de hautes tours de bureaux, d’immeubles, de centres commerciaux et de sièges d’institutions publiques. C’est également dans ce quartier qu’a été construite la Tour Phare, composée de soixante-dix étages pour une hauteur de 297 mètres.
Les années 1970 ont également vu naître le mouvement appelé Postmodernisme, dont les fondateurs voulaient rompre avec les principes rigides de l’idéologie moderniste et voulaient inclure des références à la tradition populaire afin de rétablir une complicité avec le public. C’est un mouvement qui existe encore aujourd’hui. Parmi les différentes tendances esthétiques qui se sont développées à partir des années 1950, il en est une qui a pris le nom de brutalisme. Ce nom provient de la définition du béton brut donnée par Le Corbusier qui fait référence à la dureté du béton apparent organisé en formes géométriques et angulaires frappantes. Parmi les styles développés ces dernières années il y a aussi l’architecture high-tech qui est une réinterprétation du modernisme et un développement d’idées antérieures soutenues par l’innovation technologique. Le Centre Pompidou peut faire partie de cette catégorie. Enfin, parmi les tendances qui prennent de l’ampleur il y a l’architecture blob, appelée ainsi en raison de ses formes gonflées, étendues et arrondies.