Cet arrondissement possède des quartiers commerciaux avec de nombreux grands magasins et des quartiers de loisirs avec des restaurants et des théâtres. Parmi les places les plus intéressantes se trouve la place Saint-Georges, résultat d'un lotissement réalisé en 1824 par Dosne, beau-père du ministre Thiers.
Au numéro 28 se trouve une maison avec une belle façade de style néo-Renaissance, décorée d'anges, de lions, de griffons ainsi que des symboles de l'Architecture, de la Sculpture, de l'Abondance et de la Sagesse.
Sur la place, il y avait autrefois un abreuvoir pour les chevaux. Aujourd'hui, au centre, se trouve le buste de l'artiste Paul Gavarni. Sur le socle se trouve un bas-relief représentant un tailleur de pierre et une femme portant un pantalon, ce qui n'était autorisé que pendant la période du carnaval.
La rue Notre-Dame-de-Lorette débouche sur la place. Le quartier était autrefois habité par des filles faciles appelées lorettes. Au-dessus de la porte du numéro 54 de cette rue, Eloïse et Abélard sont représentés. Pendant treize ans, jusqu'en 1857, le peintre Delacroix vécut ici. Un peu plus au nord se trouve la rue de Navarin. Au numéro 9 se trouve la belle façade néogothique d'une maison qui abritait au XIXe siècle une maison close appelée « Chez Christiane ». L'immeuble situé au numéro 2 de la rue Frochot, toute proche, en face de la villa néogothique où vécurent Renoir, Toulouse-Lautrec et Dumas, avait lui aussi abrité une maison close, transformée ensuite en théâtre.
Crime à l'Ambassador - L'hôtel Ambassador se trouve au numéro 16 du boulevard Haussmann. C'est justement à cet endroit que la carrière de criminel de l'Allemand Eugen Weidmann commença. Dans le hall, il avait enlevé une danseuse américaine, l'avait assassinée et avait demandé une rançon à sa tante. Par la suite, Weidmann a assassiné quatre autres personnes. Lorsqu'il fut arrêté, Colette assista au procès en tant que journaliste. « Dommage qu'il faille le guillotiner, il a une jolie tête... » écrit-elle.
Eugen Weidmann fut le dernier criminel à avoir été exécuté en public. L'exécution eut lieu le 17 juin 1939 devant la prison Saint-Pierre à Versailles et suscita une attention morbide. Des photographes ont immortalisé les différentes étapes et certains spectateurs ont même trempé leur mouchoir dans le sang de l'exécuté. Le gouvernement Daladier décida alors qu'à partir de ce jour, les condamnés seraient exécutés à l'intérieur de la prison.
Église de la Trinité
Place d’Estienne d’Orves
Métro: Trinité
L'église et la place de la Trinité ont été construites à l'emplacement de l'ancien hameau des Porcherons, où l'on trouvait au XVIIIe siècle de nombreuses tavernes, dont la plus célèbre était la fameuse Grande Pinte. Puis, sous le Second Empire, le quartier subit de nombreuses transformations.
Les travaux de l'église, de style néogothique, furent confiés à l'architecte Ballu et s'achevèrent en 1867. L'architecte mit symboliquement le chiffre trois à l’honneur. Il en fit de même pour la fontaine. Le grand bassin abrite trois fontaines, avec trois vasques semi-circulaires surmontées de trois statues féminines, qui se détachent sur les trois arcs du portique d'entrée. Les statues symbolisent la Foi, la Charité et l'Espérance. La Charité a trois enfants à ses côtés, qui ont à leurs pieds trois jarres de bronze d'où s'écoule de l'eau. L'église semble reposer doucement sur le tapis vert du jardin, où trente arbres ont été plantés.
Le nom du compositeur Olivier Messiaen est lié à cette église. Il en fut l'organiste et s'inspira du chant grégorien pour créer une œuvre empreinte d'une profonde religiosité, comme dans Méditations sur le mystère de la Sainte Trinité, aux rythmes d'origine orientale.
Musée national Gustave Moreau
14, rue de la Rochefoucauld
Métro : Trinité-d ’Estienne d’Orves, Saint-Georges
C'est le peintre Gustave Moreau lui-même qui transforma sa maison-atelier en musée, pour y abriter ses peintures, aquarelles et dessins, ainsi que ses souvenirs de famille et les objets qu'il avait collectionnés tout au long de sa vie. C'est pourquoi il demanda à l'architecte Lafon d'organiser l'espace de manière à y placer tout ce qui permettrait à la postérité de suivre son parcours créatif.
Au premier étage, auquel on accède par un bel escalier en colimaçon avec une rampe en fer forgé, se trouvent la salle à manger et la chambre à coucher, avec des photos de famille. Le lit a des colonnes surmontées de têtes égyptiennes et, à proximité, il y a aussi un repose-pied. Au deuxième et au troisième étages se trouvent ses peintures, qui permettent au visiteur de s'immerger dans l'univers fantasmagorique des rêves énigmatiques et allégoriques de ce maître du symbolisme. Parmi les tableaux, on trouve La Licorne ainsi que Jupiter et Sémélé.
Il y a aussi des esquisses et des dessins préparatoires, montés sur des panneaux que l'on peut feuilleter. Il y en a plus de quatre mille et ils permettent de suivre l'élaboration de chaque œuvre.
Square d’Orléans – Les neuf maisons situées autour de la place portant ce nom et dont l'entrée se trouve au numéro 80 de la rue Taitbout ont été conçues par l'architecte anglais Edward Cresy dans les années 1930. À l'époque, l'ensemble représentait le haut lieu littéraire du quartier de la Nouvelle Athènes et avait attiré plusieurs artistes. Chopin habitait au rez-de-chaussée du numéro 9 et George Sand au premier étage du numéro 5. Au numéro 40 vivait Alexandre Dumas, qui y organisa d'ailleurs un célèbre bal pour célébrer le succès de ses pièces. Il y a trois cours intérieures consécutives et dans la deuxième se trouve une belle fontaine. La maison située au numéro 58 de la rue Saint-Lazare, située à proximité, possède une façade polychrome et est l'œuvre du peintre Delaroche.
Musée des parfums
9, rue Scribe
Métro : Havre Caumartin, Opéra, Chaussée d’Antin
Le musée Fragonard, ouvert en 1983, est situé dans un bel édifice construit par un architecte au nom étrange de Le Soufaché, élève de Garnier qui fut le créateur du chef-d'œuvre qui se trouve juste en face, l'Opéra. La parfumerie Fragonard, créée à Grasse en 1926, porte le nom du peintre du XVIIIe siècle, auteur de nombreuses fêtes galantes. Dans le splendide appartement au-dessus de la boutique, lambrissé de bois et décoré de miroirs, de stucs et de médaillons, se trouve un intéressant petit musée. Dans les deux salles, le processus de distillation des essences est présenté à côté des récipients où elles sont finalement recueillies pour être vendues. On y trouve de grands alambics en cuivre, des flacons, des mortiers en porcelaine de Sèvres et d'élégants brûle-parfums. Les belles étiquettes colorées et les jolis moules à savon sont également exposés dans les vitrines. En effet, l'art de la parfumerie a toujours donné lieu à la production d'accessoires sophistiqués, tels que les coffrets de voyage et les boîtes à musique dotées de petits robinets à parfum. Un panneau d'exposition illustre les essences utilisées : fleur de lavande, bergamote, verveine, jasmin, mastic...
Église Saint-Louis d’Antin
63, rue de Caumartin
Métro: Havre-Caumartin, Saint-Lazare
L'église a été construite en 1782 par Brongniart et était à l'origine la chapelle d'un couvent de capucins. Le quartier dans lequel elle se trouve est très fréquenté pendant la journée par les visiteurs des grands magasins, les employés de banque et d’agences de placement. Plusieurs messes sont célébrées par jour à leur intention. Le 5 août 1871, Marcel Proust y fut baptisé.
L'église mène à une galerie appelée Espace Bernanos, située entre la rue Caumartin et la rue du Havre, dédiée à l'écrivain. C'est un centre de conférences et de débats sur les questions religieuses, mais aussi de concerts et d'expositions intéressantes....
Théâtre de l’Opéra Garnier
8, rue Scribe
Métro: Opéra
La décision de construire le théâtre avait été prise en 1860, sous le Second Empire. Les travaux avaient été confiés à l'architecte Garnier qui, avec l'impératrice Eugénie, avait défini le style « Napoléon III ». Il enrichit l'édifice de coupoles, d'arcs surbaissés, de frontons et utilisa des matériaux nobles, dont le marbre. Au sommet de la coupole se trouve une statue dorée d'Apollon jouant de la lyre. L'intérieur est un triomphe de dorures, de miroirs, de cuir et de velours rouge. Le plafond de la coupole a été peint par Marc Chagall. L'édifice a été achevé sous la Troisième République et inauguré en 1875. Mais entre-temps, l'architecte qui l'avait construit était tombé en disgrâce parce qu'il était trop lié au régime précédent et n'avait même pas été invité à l'inauguration. Aujourd'hui, le théâtre est le temple de la danse.
La bibliothèque-musée – Les étagères de la bibliothèque, où sont conservés de précieux ouvrages, sont splendides, tout comme les salles. Le musée, avec son beau parquet incrusté de verre, abrite des portraits de danseurs du XIXe siècle. On y trouve également des croquis, des reproductions d'ornements de théâtre et des trompe-l'œil... La bibliothèque-musée accueille souvent des expositions, entre autres sur l'histoire du ballet.
La bibliothèque-musée – Les étagères de la bibliothèque, où sont conservés de précieux ouvrages, sont splendides, tout comme les salles. Le musée, avec son beau parquet incrusté de verre, abrite des portraits de danseurs du XIXe siècle. On y trouve également des croquis, des reproductions d'ornements de théâtre et des trompe-l'œil... La bibliothèque-musée accueille souvent des expositions, entre autres sur l'histoire du ballet.
Parallèlement à la construction du théâtre, l'aménagement de l'espace environnant a été effectué. Chaque façade du bâtiment devait correspondre à une place extérieure symétrique, avec un réseau de rues monumentales. Les places sont dédiées à Diaghilev, Garnier, Rouché et au théâtre lui-même.
Une danse obscène - Sur la façade de l'Opéra, au numéro 8 de la rue Scribe, se trouvent quatre bas-reliefs, sculptés par Jean-Baptiste Carpeaux. L'un d'eux, intitulé La Danse, a au centre le génie de la danse brandissant un tambourin, entouré de quatre belles jeunes filles nues virevoltant autour de lui. À l'époque, ce bas-relief avait suscité de nombreuses protestations de la part de personnes réclamant son retrait. Et dans la nuit du 26 au 27 août 1869, quelqu'un jeta une bouteille d'encre sur la sculpture pour exprimer sa désapprobation face à ces corps nus. Des années plus tard, le bas-relief fut effectivement enlevé, mais non pas parce qu'il heurtait la pudeur, mais parce que la pollution le dégradait. Une copie le remplaça, réalisée par le sculpteur Paul Belmondo, le père de l'acteur.
Les coupoles en verre du quartier de l’Opéra
Émile Zola appelait les grands magasins du début du XXe siècle les cathédrales du commerce. Tout comme ces dernières, ces magasins possèdent des verrières extraordinaires, avec des décorations et des motifs créés avec des fragments colorés, insérés dans la structure métallique. Les effets artistiques et ornementaux sont de toute beauté. La coupole de verre Art nouveau du grand magasin Au Printemps, situé au numéro 64 du boulevard Haussmann, fut réalisée par l’architecte Brière et est un véritable chef-d’œuvre artistique. Lors de la dernière guerre, les trois mille deux cents pièces qui la composent avaient été démontées et mises en lieu sûr puis remises en place seulement en 1973. Sur la façade du grand magasin Au Printemps se trouve aussi une extraordinaire mosaïque couleur vert et or. L’architecture remarquable de l’édifice est devenue le prototype pour tous les autres bâtiments destinés au même usage.
La coupole des Galeries Lafayette, au numéro 40 du boulevard Haussmann, est haute de 33 mètres. La structure métallique qui soutient les vitraux représente des motifs floraux, inspirés du style byzantin. La lumière dorée arrive jusqu’au hall et l’inonde de couleur, créant un effet scénographique. Quant aux balcons latéraux ornés de feuillage, ils sont l’œuvre de Louis Majorelle.
Église Notre-Dame-de-Lorette
1, rue Fléchier
Métro: Notre-Dame-de-Lorette
L'église Notre-Dame-de-Lorette a été inaugurée en 1836 dans le quartier des prostituées, appelées lorettes. Elle est l'œuvre d'Hippolyte Lebas et s'inspire des basiliques paléochrétiennes de Rome. Sur la façade, quatre colonnes corinthiennes soutiennent l'entablement. Le portique est surmonté d'un fronton triangulaire avec les allégories de la Foi, de l'Espérance et de la Charité. Le bas-relief du fronton représente l'hommage des anges à la Vierge et à l'Enfant.
Les peintures et les fresques de l'intérieur ont des couleurs délicates qui rappellent celles des primitifs italiens. Le plafond à caissons dorés, signé Lamontagne, constitue cependant le point fort de l'édifice. L'une des peintures murales, exécutée par Michel Drolling, représente Jésus parmi les docteurs. Pour la peindre, l'auteur s'est inspiré de l'École d'Athènes de Raphaël. Il y a une belle statue en chêne représentant Notre-Dame-de-Lorette, œuvre de Elshoecht.
Allan Kardec et le spiritisme - Sur le côté nord de la place de l'église commence la rue des Martyrs, une rue qui, selon la légende, fut parcourue par l'évêque Saint Denis, avec sa propre tête sous le bras. Au numéro 8 vivait Hippolyte Denizard-Rival, plus connu sous le nom d'Allan Kardec, qui donna naissance au mouvement du spiritisme en France. Dans sa maison de la rue des Martyrs, il communiquait avec des morts célèbres, comme Socrate, Napoléon ou Saint Jean, et avec les parents décédés des personnes qui venaient le voir. Les écrivains eurent également recours à lui, notamment Victor Hugo, qui espérait entrer en contact avec sa fille Léopoldine, morte noyée à l'âge de onze ans.
Les bains libertins
66, rue du Faubourg Montmartre
Métro : Notre-Dame-de-Lorette
Les bains libertins sont ceux de Châteaudun. Contrairement à une dizaine d'autres dans la ville qui continuent de fonctionner et sont sous tutelle, ceux-ci ne sont plus en service aujourd’hui mais heureusement leur façade peinte en bleu a été conservée. Elle constitue, avec les autres, un témoignage des coutumes d'autrefois. Dès le Moyen-âge, les Parisiens disposaient de bains de vapeur et d'eau chaude et il était possible de louer des peignoirs, souvent auprès des barbiers qui assuraient ce service. Malheureusement, la promiscuité des lieux a entraîné un certain relâchement des mœurs et ces endroits ont été considérés comme des lieux de vice. À partir du XVIIe siècle, des bateaux furent amarrés sur la Seine, équipés de bassins d'eau froide pour se laver. Puis l'eau chaude est arrivée et les bains chinois firent fureur car il y avait aussi des cafés et des restaurants.
Grâce au canal de l'Ourcq, la distribution d'eau s’améliora et augmenta, rendant meilleures les conditions d'hygiène. Le nombre d'établissements se multiplia et des piscines appelées Bain Douches s’ouvrirent. Parmi celles-ci, la piscine des Amiraux construite en 1926 par André Sauvage. Il semble que l'habitude de prendre des douches fréquentes ait commencé en 1914, à l'arrière du front, ce qui était certainement le meilleur moyen d'éviter une épidémie. On utilisait des douches multiples et démontables, sous lesquelles il était autorisé de rester six minutes.
Hôtel des ventes Drouot
9, rue Drouot
Métro: Richelieu-Drouot
La salle des ventes de l'hôtel Drouot est la plus ancienne au monde, puisqu'elle a été ouverte en 1852. On y vend et on y achète de tout, des tableaux de valeur aux cartes postales, aux vins ou aux montres... En 1980 ont été inaugurés les nouveaux locaux rénovés, conçus par Biro et Fernier. C'est un monde avec ses lois et ses coutumes dictées par la tradition, mais ce n'est en aucun cas un monde fermé et réservé aux initiés, bien au contraire. La salle est ouverte à tous, les collectionneurs milliardaires côtoient tranquillement les touristes, derniers arrivés. La scène est un peu théâtrale, les préposés sont vêtus d'un uniforme rouge et noir, et il est intéressant de suivre les gestes du batteur, appelé le commissaire-priseur. Lorsque son marteau d'ébène résonne bruyamment sur le socle et qu'il prononce la phrase fatidique : « adjugé et vendu », cela signifie que l'objet a été adjugé. L'acheteur peut alors emporter le tableau, le meuble, le timbre rare, l'appareil électroménager, le bijou, le manteau de fourrure ou les beaux rouleaux de tapisserie d'ameublement qu'il désirait...
À l'entrée, un guide pratique avec toutes les explications est à disposition. Les dates de ventes et les objets figurent sur internet ou il est aussi possible de consulter la Gazette de l'Hôtel Drouot. Plus de trois mille ventes ont lieu chaque année dans les seize salles.
L'hôtel de ville et son jardin - Au numéro 6 de la rue Drouot, dans l'hôtel d’Augny du XVIIIe siècle, se trouve le siège de la mairie de cet arrondissement. Dans le jardin, outre les nombreuses fleurs multicolores qui arrivent jusqu'aux fenêtres du maire, et au milieu desquelles se trouve une ruche, on trouve aussi des légumes, dont certains sous serre. Cette partie du terrain est confiée aux enfants de l'école maternelle voisine, qui récoltent ensuite le fruit de leur travail et le ramènent à la maison.
Musée Grévin
10, boulevard Montmartre
Métro : Grands-Boulevards
Le musée a été créé en 1882 par le dessinateur-sculpteur Albert Grévin. Au milieu des dorures, des marbres et des boiseries de palissandre, il abrite les plus grands personnages de l'histoire et de la vie artistique de la France, offrant ainsi un large panorama. Dans la galerie retraçant l'histoire, on trouve une statue de Louis XI parmi les prisonniers et une de Marie-Antoinette attendant sa sentence au temple. Quelques grands moments du XXe siècle sont également représentés, comme la visite de Rostropovitch au mur de Berlin. Il y a le Palais des Mirages, la représentation des soirées de la jet set ainsi qu’un grand objet couvert de miroirs qui est un ancêtre du kaléidoscope et qui propose les mêmes illusions d'optique. Il y a un merveilleux théâtre miniature, appelé Joli, soigné dans les moindres détails. Ceux qui le souhaitent peuvent se faire photographier à côté de la version en cire de personnages célèbres.
Une cathédrale de la finance - Aux numéros 14 à 20 de la rue Bergère, un imposant bâtiment construit en 1878 par Edouard Corroyer abrite le siège de la BNP. Les cinq médaillons de la façade représentent les continents. En dessous, l'allégorie de la Prudence tient un sceptre dans une main et le miroir de la vérité dans l'autre.
Le vin des pompiers
22-26, rue Blanche
Métro: Liège, Trinité
Autrefois, de nombreuses vignes se trouvaient sur le terrain de la caserne et de ses environs. Pour rappeler cette époque lointaine, les pompiers de la rue Blanche ont eu l'idée de planter des ceps de vigne dans leur cour, à côté du portail. Les vignes ont prospéré et chaque automne, une vendange est effectuée, à l'occasion de laquelle une fête est organisée avec de la musique et des danses. Le vin qui en résulte s'appelle Château Blanche.
Au numéro 30 de la rue Mazarine, dans le VIe arrondissement, se trouve un immeuble appelé Hôtel des Pompes qui a un lien avec les sapeurs-pompiers. En effet, il a été habité par François Dumouriez qui, en plus d'être père de trente-deux enfants, a créé en 1722 le premier corps des sapeurs-pompiers de Paris. Jusqu'alors, c’était les moines qui étaient chargés d’éteindre les incendies avec des seaux d'eau. Dumouriez s'inspira d’une machine hollandaise et demanda au roi d'équiper Paris d'une trentaine de pompes similaires.
La Nouvelle Athènes - Entre la rue Blanche et Pigalle se trouve un quartier qui était peuplé d'artistes et d'écrivains au XIXe siècle. Les maisons étaient de style néoclassique, ce qui valut au quartier le surnom de Nouvelle Athènes. Delacroix y a notamment vécu, tout en travaillant rue Notre-Dame-de-Lorette. Il est agréable de se promener dans ce quartier le soir, ou plutôt de « flâner » comme on dit dans ces contrées....
Musée du Grand Orient de France
16, rue Cadet
Métro: Cadet
La franc-maçonnerie est issue des loges médiévales des bâtisseurs de cathédrales qui parcouraient l'Europe et a conservé certains de ses emblèmes tels que le tablier, l'équerre et le compas. Elle regroupait des personnes qui croyaient en un idéal de fraternité et de solidarité, dans le but, selon les termes de Wirth, de « construire une société selon des principes rationnels, afin d'assurer le parfait développement de l'humanité ».
En France, la franc-maçonnerie s'est établie vers 1725, sous le nom de Grand Orient de France. Elle a d'abord été une composante vivante de la pré-révolution, puis un soutien de l'Empire napoléonien. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Grand Orient fut conquis par les idées républicaines et la philosophie positiviste et s'inséra dans les structures économiques et politiques du pouvoir.
Le Grand Orient de France compte des dizaines de milliers de membres et constitue la principale loge du pays. Derrière l'imposante façade métallique se cache un monde ésotérique plein de symboles. La pierre des murs est une métaphore du chemin que doit parcourir l'initié pour passer de la pierre brute à la pierre précieuse. Les documents et objets exposés retracent l'histoire de la confrérie. Il y a bien sûr les symboles des fondateurs : la règle, l'équerre, le compas, le maillet et le ciseau. Il y a les portraits de francs-maçons célèbres, comme Diderot et Lamartine. Il y a le tablier de Voltaire et la vénérable épée de Lafayette. Il y a aussi des cordes et des sautoirs peints avec les symboles des différents degrés de l'Ordre, des majoliques et de la vaisselle décorée avec des symboles maçonniques, qui étaient utilisés dans les agapes, les tabatières, les bijoux, etc.
Cité de Trévise
Rue de Trévise
Métro: Cadet
Il existe à Paris de nombreux coins fascinants et poétiques que l'on découvre parfois par hasard parce qu'ils sont un peu cachés, des coins où le temps semble s'être arrêté. C'est le cas de la Cité de Trévise, construite en 1840 à l'emplacement de l'hôtel de Margantin, dans le quartier résidentiel de la Nouvelle France. Elle est composée de maisons de style néo-Renaissance aux façades variées, encadrant une petite place rectangulaire. Selon la formule publicitaire de l'époque, elle offrait une oasis de paix dans le quartier bruyant des affaires et des spectacles. À l'origine, les deux entrées étaient protégées par des portes, qui n'existent plus aujourd'hui. Au centre de la place se trouve un petit jardin avec une belle fontaine composée de deux bassins ronds, créés par le sculpteur Duret. La plus grande vasque, posée sur un piédestal, est surmontée de trois nymphes enveloppées dans de longs voiles drapés, tenant une petite vasque au-dessus de leur tête. De ses bords, l'eau s'écoule dans le grand bassin à leurs pieds. La fontaine est particulièrement belle lors des froides journées d'hiver, lorsque les minces filets d'eau se transforment en glaçons.
De Bony et de Joly - Au numéro 13 de la rue Bleue située à proximité, au bout d'une avenue, se trouve un joyau néo-palladien. Il s'agit de l'hôtel de Bony, du nom du spéculateur qui en était le propriétaire. Construit en 1826 par l'architecte de Joly, il est de style néo-vénitien. Depuis la porte vitrée de l'entrée du numéro 32 de la rue de Trévise, on peut voir cet ensemble monumental.
Église de Saint- Eugène- Sainte- Cécile
4 bis, rue Sainte Cécile
Métro : Bonne Nouvelle
Napoléon III fit construire cette église en 1855 en mémoire de son oncle Eugène de Beauharnais. L'église, construite par Lusson et Boileau, fut inaugurée le jour de Noël et l'impératrice Eugénie en fut la marraine. Le nom de Sainte-Cécile a été ajouté plus tard, en raison de sa proximité avec le conservatoire.
La façade est d'inspiration médiévale, à l'intérieur les colonnes, les galeries et les tribunes sont en fonte et les arcs en ogive, d'inspiration néo-gothique, sont en métal. L'intérieur est un exemple de décoration polychrome et la voûte est constellée d'étoiles. Les quatorze stations du Chemin de croix sont l'œuvre d'Oudinot. Les fonts baptismaux sont en fonte dorée et il y a un grand orgue. L'office est célébré selon le rite des saints Pie V et Paul V, qui prévoit une liturgie très sobre.
Synagogue Buffault
28, rue Buffault
Métro : Cadet
La façade est de style romano-byzantin, avec une grande rosace au centre. Le portique de la façade comporte trois arcs. La synagogue date de 1877 et a été construite grâce au mécène Iffla Osiris. Deux étages de colonnes de couleurs différentes - celles du rez-de-chaussée sont vertes, celles du premier étage sont de couleur ocre - soutiennent les tribunes. Les espaces intermédiaires sont occupés par des chandeliers en bronze. Un rideau de velours rouge cache le tabernacle.
Au numéro 44 de la rue de la Victoire se trouve la synagogue dite de la Victoire. C'est l'une des plus grandes et des plus riches d'Europe, mais malheureusement, pour des raisons de sécurité, son intérieur est difficilement accessible. Vous pouvez cependant admirer la magnifique décoration de la façade de style romano-byzantin. Elle est l'œuvre de l'architecte Aldrophe et date de 1874.
Place Pigalle
Métro: Pigalle
À la fin du XIXe siècle, le « marché aux modèles » se tenait sur la place. Les peintres descendaient de la butte Montmartre et venaient recruter des jeunes filles pour leurs tableaux. Dès lors, le quartier acquiert une certaine notoriété et commence à attirer des cabarets, des théâtres comme le Moulin Rouge et le Chat Noir, des maisons closes... La place devient le symbole du vice mais aussi du crime. Les musiciens de jazz venaient dans les cafés, Degas venait peindre L'Absinthe, mais les trafiquants et les bandits étaient aussi de la partie. La place Pigalle est ornée au centre d'une fontaine de Davioud, immortalisée par les vers d'Ulmer : « Un p'tit jet d'eau/une station de métro/Entourés de bistrots/ Pigalle ! ». Autour du grand bassin, au centre duquel émerge un faible jet d'eau, il y en a d'autres, orientés dans sa direction.
Dans la cité Chaptal, au numéro 20 de la rue Chaptal située à proximité, se trouvait le théâtre du Grand-Guignol, ouvert à la fin du XIXe siècle et fermé en 1963. On y montait des spectacles macabres et violents, où le sang - factice - coulait à flots et où les effets spéciaux rudimentaires étaient axés sur la puissance visuelle d'images terrifiantes, destinées à effrayer le public. La souffrance des innocents, les infanticides, la folie, la vengeance, les perversions devenaient le thème du spectacle et tous les soirs les trois cents places étaient occupées.
Barbe-Bleue vécut ici - Le 12 avril 1919, des policiers de la Brigade mobile montèrent dans un appartement situé au cinquième étage d'un immeuble du numéro 76 de la rue de Rochechouart, non loin de la place Pigalle. Ils devaient y arrêter un certain Lucien Guillet, l'un des nombreux pseudonymes sous lesquels se cachait Henri Désiré Landru. Il habitait à cette adresse avec sa femme, mais aussi au numéro 22 de la rue Custine dans le XVIIIe avec la jeune Fernande Segret. La fidélité de cette dernière à son égard fut extraordinaire. Elle l'a toujours défendu et a même réussi à faire retirer des salles le film que Chabrol avait tourné à son sujet.
Musée Vie Romantique
16, rue Chaptal
Métro : St. George, Blanche, Pigalle
Avec ses volets vert clair, sa cour pavée et son jardin plein de glycines, de roses et de clématites, la maison qui abrite le musée semble presque italienne. En réalité, il s'agit de la maison d'Ary Scheffer, un portraitiste de renom d'origine néerlandaise, qui se définissait lui-même comme « peintre des âmes ». Pendant près de trente ans, le vendredi soir, la maison fut le lieu de rencontre de grands artistes et écrivains : Delacroix, Géricault, Chopin, George Sand, Rossini, Tourgueniev, Lamartine, Renan, Ingres... Outre l'intense activité intellectuelle et politique, des expositions de peintures, des lectures d'œuvres de poètes et d'écrivains et des concerts furent organisés dans le salon, qui accueillit aussi bien Liszt et Rossini que Chopin.
En 1987, la maison devint un musée. Dans les pièces du rez-de-chaussée, on trouve du mobilier et des souvenirs de George Sand, dont un médaillon contenant une mèche de ses cheveux désormais gris, un moulage de son bras placé à côté de celui de la main de Chopin, deux camées en plâtre de Chopin et Liszt, ainsi que des portraits de famille, des lettres, des documents, des plumes, des coupe-papiers, des bracelets et d'autres jolis bibelots...
Les deux ateliers de Scheffer, situés de part et d'autre du jardin, accueillent souvent des expositions temporaires. Dans le plus grand, qui comprend un vieux radiateur et un miroir monumental, se trouve une bibliothèque. Le plus petit est tapissé de rouge flamboyant. Dans le salon aux murs roses se trouve le célèbre portrait de George Sand par Charpentier, tandis qu'au premier étage se trouvent des tableaux de Delacroix, ainsi que des portraits de la famille royale de Louis Philippe.
En été, le jardin accueille des concerts et des lectures de George Sand, Gautier, Mérimée, Lamartine...
Un thé dans le jardin - À côté de la maison se trouve un magnifique jardin d'hiver, où aucun bruit de la ville ne perturbe le chant des oiseaux. Accompagnés de leurs gazouillis, vous pourrez déguster dans le lumineux salon de thé les douceurs d'un grand pâtissier.
Cité Malesherbes et Hôtel Jollivet - En 1855, le quartier de l'ancien hôtel Malesherbes fut parcellisé et des artistes achetèrent une partie du terrain pour y construire leur palais. Jollivet, peintre et artiste de la lave émaillée – il fit les panneaux de la façade de l'église Saint-Vincent-de-Paul – en fait partie. Il confia les travaux à l'architecte Jal. C'est un palais luxueux, tout confort, situé au numéro 11 de la cité Malesherbes. Jollivet disposait de deux ateliers, l'un pour la peinture, l'autre pour la lave émaillée. Entre le premier et le deuxième étage, il avait appliqué des céramiques colorées représentant des scènes bibliques et des médaillons inspirés de Michel-Ange. La décoration, qui témoigne d'une époque pleine de fantaisie, est telle qu'elle est encore aujourd'hui, magnifique à voir. Et à propos de fantaisie, au numéro 17 de la Cité se trouve un château rose du XIXe siècle. Il ressemble à ceux que l'on voit à Disneyland ou dans les parcs d'attractions.
Chapelle de Sainte-Rita
65, boulevard de Clichy
Métro : Blanche, Place Clichy
Sainte Rita est très appréciée des milieux populaires, raison pour laquelle cette chapelle lui a été dédiée. Elle a été construite en 1956 par un prêtre de la Trinité qui déplorait l'absence de lieux de culte dans le quartier de Clichy et Pigalle. On y vient confier ses supplications à la sainte - maladie, addiction, problèmes familiaux ou professionnels - écrites sur un petit bout de papier et déposées au pied de sa statue. Le signe de la grâce accordée par la sainte est la rose et, en échange d'une offrande, on peut en prendre une en plastique. Le 22 mai, jour de sa fête, les roses sont bénies. Ceux qui n'ont pas de grâces à demander peuvent venir se recueillir. C'est peut-être la meilleure chose à faire.
Billard au Cercle de Jeux
84, rue de Clichy
Métro: Place de Clichy
La façade de l'Académie de billard présente un beau décor datant de 1930. C'est Richelieu, grand amateur de ce jeu, qui le fit connaître à la noblesse de l'époque. Les mousquetaires du Roi, en plus des exercices militaires, des mathématiques, de l'histoire et de l'escrime, apprenaient à jouer au billard. Plus tard, Napoléon y joua également, même s'il préférait les dés et les cartes.
Le billard tel que nous le connaissons aujourd'hui fit son apparition en 1850.
De nombreuses personnalités sont passées par l'académie de la rue de Clichy, dont Roger Conti, considéré comme l'un des plus grands maîtres de tous les temps.